Muet depuis le mois de juillet, le célèbre petit robot spatial aurait, selon les calculs des scientifiques, jusqu'à la fin du mois de janvier pour recharger ses batteries et envoyer des signaux d'activité, avant d'être définitivement trop éloigné du soleil.
L'équipe du projet Rosetta ne saurait désespérer. Philae leur a déjà offert l'immense joie de reprendre contact le 15 juin dernier après sept mois d'hibernation. La communication est de nouveau rompue depuis le 9 juillet, mais il pourrait encore sortir de son silence d'ici fin janvier a indiqué lundi à l'AFP le Centre National d'Etudes Spatiales .
"La probabilité que l'on ait un contact diminue au fur et à mesure que le temps avance mais on ne peut pas dire aujourd'hui que c'est définitivement terminé", a déclaré Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES à Toulouse."La comète sur laquelle est posé Philae s'éloigne du soleil, donc la quantité d'énergie reçue par les panneaux solaires diminue. On fait des calculs d'ensoleillement mais sans connaître très précisément les rochers qui entourent le robot et qui peuvent projeter des ombres sur les panneaux solaires et empêcher de les recharger", a expliqué le scientifique.Mais selon ces calculs, c'est fin janvier que le taux d'ensoleillement du robot deviendra trop faible et sa température interne trop basse pour fonctionner.
"D'un autre coté, l'orbiteur Rosetta s'approche de la surface de la comète donc améliore potentiellement ses chances de contact" avec le robot, a-t-il ajouté.On continue à écouter et on espère encore jusqu'à fin janvier
"On a même eu deux petits bip ces derniers jours : le premier dans la nuit du 21 au 22 décembre et le deuxième le 25. Mais on n'est pas sûr à 100% que ce soit un message de Philae".
Philae, après de dix ans de voyage comme passager de Rosetta, a réalisé le 12 novembre 2014 une première historique en atterrissant sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Après plusieurs rebonds imprévus, il s'est stabilisé à l'ombre, entre deux falaises. Le robot, muni de 10 instruments de mesure conçus à Grenoble, a travaillé pendant 60 heures avant de s'éteindre faute d'un ensoleillement suffisant pour ses batteries solaires.
La mission Rosetta prendra fin en septembre 2016 avec l'atterrissage de cette dernière sur Tchouri.