Drive, click and collect ou livraison : toutes les solutions sont bonnes pour les librairies qui souhaitent maintenir leur activité pendant le confinement. Des options largement répandues à Grenoble et Chambéry, bien que jugées insuffisantes.
Unique parade contre la fermeture, les librairies grenobloises et chambériennes installent peu à peu des guichets devant leur pas-de-porte où les lecteurs peuvent retirer leurs achats pendant le confinement. Choisir son ouvrage, le réserver et le retirer : c'est le principe du "click and collect" pour lequel ont opté nombre de ces petits commerces considérés comme "non essentiels" en période de confinement, et interdits de recevoir des clients.
Au moins une dizaine de librairies ont choisi cette option à Grenoble. "Les grandes surfaces qui vendent des livres, dites culturelles, les chaînes de papeterie et Amazon restent ouverts... Appréciez à sa juste valeur l'intelligence d'une telle décision ! Se battre dans des conditions pareilles est perdu d'avance, résister et se défendre est possible voire indispensable", peut-on lire sur la page Facebook de la librairie Les modernes qui tient un guichet du mardi au samedi. "Les livres sont essentiels, les libraires aussi", estiment les libraires dans la même publication.
Même principe dans les bibliothèques municipales Jean-Jacques Rousseau et George Brassens, à Chambéry, qui tiennent des guichets de retrait les mercredis et samedis de 10 heures à 18 heures. Les ouvrages peuvent être réservés en ligne ou par téléphone. "Pendant cette période, la culture et la lecture doivent rester accessibles à toutes et tous", juge l'adjoint à la culture à la ville de Chambéry, Jean-Pierre Casazza.
Des options qui ne suffisent pas
Autre option : le "drive" que propose notamment la librairie Momie à Grenoble. "Si vous passez devant la librairie pendant un de vos trajets de première nécessité, on peut vous servir", résument les libraires. D'autres enfin proposent à leurs clients de se faire livrer leurs ouvrages. Une solution encouragée par le ministère de la Culture qui a annoncé lundi une baisse des tarifs postaux pour les envois des librairies.
Mais selon de nombreux libraires, cela ne suffit pas, et ils ont besoin de rouvrir. La Société des gens de lettres a mis la réouverture de "l'ensemble des points de vente de livres sur tout le territoire" comme mesure numéro un parmi les dix qu'elle considère comme "vitales pour les auteurs". Cette association de défense des écrivains rappelle que "70% des achats de livres sont réalisés dans des librairies et points de vente physiques".