Coronavirus et vacances d'été : "Réserver aujourd’hui, c’est très dangereux", selon l'UFC-Que Choisir

Faut-il ou non réserver dès à présent pour ses prochaines vacances d'été ? Avec le confinement et sa sortie progressive prévue à partir du 11 mai, il est plus prudent d’attendre, selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
 

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Le « déconfinement » pourrait donc se faire de façon progressive à partir du 11 mai prochain mais les hôtels, bars, restaurants et autre lieux de tourisme ne savent pas encore quand ils vont pouvoir rouvrir leurs portes. Alors pour les prochaines grandes vacances, il est plus prudent d’attendre avant de réserver, selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.

La semaine dernière, le secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebarri, conseillait aux Français d’attendre avant de réserver pour leurs vacances d’été en raison des incertitudes liées à la crise sanitaire du coronavirus Covid 19.
Le même jour, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, précisait que les propos du secrétaire d’Etat ne visaient que les vols à l’étranger mais incitait ses compatriotes à profiter de leur « beau pays » pour aider le secteur du tourisme.
Hier, lundi 13 avril 2020, l’intervention télévisée du Président de la République est loin d’avoir rassuré les professionnels de ce secteur, parmi les plus touchés par les pertes économiques. Aucune date précise n’a été avancée quant à la réouverture des restaurants, des bars, des hôtels. Et, à deux mois et demi du début des vacances d’été, ces professionnels, comme leurs clients, sont dans le flou le plus complet.

 Il est « plus prudent d’attendre »


Président de l’UFC-Que Choisir du Puy-de-Dôme et vice-président au plan national, Daniel Bideau explique sans détour : « Réserver aujourd’hui est très dangereux, il est trop tôt pour se décider. Les personnes tentées de partir en vacances à l’étranger doivent vérifier la législation de leur destination au regard du virus sur le site du ministère français des Affaires Etrangères. Mais, même en France, c’est très aléatoire de réserver tant que les règles précises du déconfinement n’ont pas été formulées ».
En effet, si pour les séjours, voyages, locations, cures… du 1er mars au 15 septembre, réservés avant le début du confinement, une ordonnance gouvernementale permet aux clients d’obtenir un avoir valable pour 18 mois et remboursable ensuite, pour les réservations faites après le 17 mars 2020 on ne connait pas encore les règles en cas d’annulation liée à la crise sanitaire.
« Si vous réservez avec votre carte de crédit, vérifiez bien les conditions de l’assurance annulation, précise Daniel Bideau, « très souvent la pandémie ne fait pas partie des cas de remboursement ». Conclusion du représentant des consommateurs : il est donc « plus prudent d’attendre ».
 

«On est dans l’incertitude mais la saison d’été, on l’oublie »


Ancien syndicat national des agents de voyage, « les Entreprises du Voyage » regroupent plus de 1300 agences en France, ce qui représente plus de 30 000 emplois et plus de 7% du Produit Intérieur Brut du pays. En Auvergne Rhône-Alpes, Yannick Faucon est le président de l’organisation régionale. « On est tous dans l’incertitude de ce qui se profile », dit-il. « Cet été, il ne faut pas partir au bout du monde, les frontières de l’espace Schengen seront fermées, il faut soutenir notre éco-système français car les étrangers ne viendront pas chez nous ». Selon lui, les annulations s’enchainent mais il n’y a plus aucune réservation. « La saison d’été qui représente 70% du chiffre d’affaires du tourisme français, on l’oublie ! ».

Le voyagiste reconnait lui aussi que les assurances et les banques ne couvrent pas les risques de pandémie.
L’idéal serait pour lui que les assureurs acceptent de garantir le remboursement des voyages ou des séjours non effectués pour permettre aux Français de réserver… en France.
Daniel Bideau de l’UFC envisage lui aussi une évolution des contrats d’assurance pour couvrir des risques supplémentaires, mais la conséquence probable, reconnait-il, c’est l’augmentation des cotisations.

« On ne sait pas comment on va s’en relever »


Les annulations à répétition, c’est le quotidien de la gérante du Cosy Camp, un camping très nature, dans les gorges de la Loire, à Chamalières, en Haute-Loire. Très apprécié d’une clientèle anglaise, belge et hollandaise, ce camping emploie quinze personnes l’été. Mais aujourd’hui, plus aucune réservation ou presque. « C’est dramatique, on ne sait pas comment on va s’en relever », pour la gérante qui a eu la bonne surprise d’enregistrer une réservation en ligne le lundi de Pâques ! « Il s’agit d’une cliente régulière de Saint-Etienne, elle a versé un acompte mais si elle ne peut pas venir nous lui ferons un avoir pour l’an prochain ». Cette professionnelle espère qu’une clientèle de proximité et de dernière minute pourra néanmoins compenser partiellement sa saison d’été.


« On attend les modalités du déconfinement »


Le président de la fédération des Gîtes de France du Puy-de-Dôme s’interroge lui aussi sur cette saison d’été qui approche. « On attend les modalités du déconfinement, explique Yvon Bec, et nous réfléchissons à une nouvelle façon d’accueillir dans nos gîtes, en respectant les gestes barrières, en prenant des mesures particulières de désinfection ».  « Si les gens qui ont réservé ne peuvent pas venir cet été, je pense que nous appliquerons les règles actuelles, c’est à dire nous leur proposerons un avoir valable durant 18 mois et remboursable ensuite ».
Mais, il faut bien le reconnaitre, pour les gîtes aussi, les réservations sont quasiment nulles et les pertes dépassent déjà les 100 000 euros pour les propriétaires et la fédération Puydômoise.
Les Français l’ont bien compris : comme le suggère l’UFC Que-Choisir, il est préférable d’attendre pour réserver !
 
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