Si les traditionnels défilés ne pourront évidemment pas se tenir pour cause de confinement ce 1er mai, les syndicats prévoient tout de même une journée "festive et revendicative". Ils appellent à une mobilisation sur les balcons mais aussi en ligne.
Après des mois de contestation et de défilés plus ou moins garnis les derniers temps contre la réforme des retraites, les syndicats rêvaient d'un 1er mai en rangs serrés pour réaffirmer leur opposition au gouvernement. Mais la crise du coronavirus est passée par là interdisant tout rassemblement. Pour porter leurs revendications, c'est à un 1er mai à la forme totalement inédite qu'invitent les syndicats.
Annuler purement et simplement le 1er mai à cause du confinement ? Une option "absolument pas envisageable" pour la section iséroise de la CGT. "On était sollicité par les gens qui ont besoin de s'exprimer" explique Elisa Balestrieri qui s'occupe de la communication au syndicat. Selon elle, la crise a mis en lumière les "failles du système" notamment sur l'hôpital public : "aujourd'hui, les gens vivent concrètement les problèmes de manque de moyens" estime-t-elle.
Même son de cloche chez Solidaires 38, l'une des neuf organisations rassemblées, en Isère, dans l'intersyndicale qui appelle à cette journée de mobilisation le 1er mai. "Nous ne voulons pas laisser nos colères confinées, nous voulons un 1er mai revendicatif malgré le confinement" scande Etienne Ciapin de Solidaires 38.
Mobilisation numérique
"Abrogation de "l'état d'urgence sanitaire", interdiction de licencier, retrait de la réforme de l'assurance-chômage, arrêt des privatisations, fermeture des entreprises "non stratégiques" et réquisition de leur matériel de protection", les revendications portées par les syndicats sont nombreuses. Pour Etienne Ciapin, la période de confinement ne doit pas faire oublier la lutte : "on aurait tort de croire qu'il n'y a pas d'opposition en ces temps de confinement et à Solidaires, on veut dire qu'il y a des alternatives progressistes pour sortir de la crise par le haut".
Pas de défilé donc cette année pour le 1er mai, car les rassemblements restent interdits, mais une mobilisation tout de même, qui sera d'abord "numérique". Les syndicats appellent par exemple à la multiplication des témoignages sur les réseaux sociaux. La CGT, notamment, espère en recueillir de nombreux sur sa page Facebook sur "l’impact du plan d’urgence sanitaire sur [les] conditions de travail et/ou de vie familiale". Le syndicat retransmettra également sur Internet le discours de son secrétaire général en fin de matinée.
Et puis parce que la mobilisation ne peut pas être que "virtuelle", les neuf organisations réunies dans l'intersyndicale pour ce 1er mai appellent au déploiement de banderoles "aux fenêtres, sur les balcons, dans les jardins". A 20 heures, alors que les français applaudissent chaque soir les soignants, Etienne Ciapin, du syndicat Solidaire 38, appelle à "faire un maximum de bruit pour toutes nos revendications sociales".