La Suisse fait un pas de plus dans la lutte contre le coronavirus mais refuse toujours de mettre en place des mesures de confinement. Le ministre de l'Économie a indiqué vouloir faire "tout (son) possible pour maintenir un niveau d'activité suffisant".
Le confinement sur le modèle italien ou français, une "politique spectacle" selon la Suisse. Le pays a annoncé vendredi 20 mars durcir ses mesures face au coronavirus Covid-19, interdisant les rassemblements de plus de 5 personnes.
En revanche, toujours pas de confinement général à l'ordre du jour, bien que certains le réclament comme l'association des jeunes médecins généralistes suisses. "Ce que nous faisons dans le pays aujourd'hui est très proche de ce que font les pays autour de nous. Mais la différence, c'est que nous ne faisons pas de politique spectacle", a souligné le ministre de l'Intérieur, interrogé sur les mesures de confinement pris par certains pays européens.
Pourquoi la Suisse ne prononce pas le confinement? «Ce qui compte, ce ne sont pas les 15 secondes de l'annonce. Ce qui compte, c'est l'adhésion de la population pendant plusieurs semaines» #COVID19ch et pas #COVID19france pic.twitter.com/pvhxsFmEEx
— Gaël Hurlimann (@gaelhurlimann) March 20, 2020
Le gouvernement a par ailleurs débloqué 32 milliards de francs suisses (30,4 milliards d'euros) supplémentaires pour soutenir l'économie. Une enveloppe de 10 milliards de francs suisses avait déjà été annoncée il y a une semaine.
"Maintenir un niveau d'activité suffisant"
"Notre économie fonctionne actuellement à environ 80% de sa capacité et nous devons faire tout notre possible pour maintenir un niveau d'activité suffisant", a déclaré le ministre de l'Economie, Guy Parmelin, au cours d'une conférence de presse à Berne.
En Suisse, pays frontalier de l'Italie, le Covid-19 a tué 43 personnes. Plus de 4 800 personnes ont été testées positives jusqu'à présent mais le pays ne teste pas tous les cas suspects en raison d'une quasi-pénurie de tests. Face à la rapide progression des cas, l'Académie suisse des sciences médicales (ASSM) a publié vendredi des directives sur les décisions en matière de tri des patients dans les unités de soins intensifs.
En cas de surcharge des capacités aux soins intensifs, "le pronostic à court terme est le facteur décisif pour le triage", indique l'ASSM, soulignant que les patients dont le pronostic de sortie de l'hôpital est favorable avec des soins intensifs mais défavorable ces soins, doivent avoir la "priorité absolue". "Le nombre de personnes infectées augmente de manière forte dans notre pays", a déclaré aux médias le ministre de l'Intérieur et de la Santé, Alain Berset.
Après avoir ordonné la fermeture des écoles, des cafés, restaurants et commerces autres qu'alimentaires, de santé et de première nécessité et après avoir interdit toutes les manifestations publiques et privées, le gouvernement suisse a interdit vendredi les rassemblements, y compris "spontanés", de plus de 5 personnes. Ces groupes s'exposent à une amende de 100 francs suisses par personne.
Selon le sénateur de la Haute-Savoie Loïc Hervé, "ce qu'on fait en France ne sert à rien" tant que la Suisse n'appliquera pas les mêmes mesures que nous. "Le canton de Genève est une enclave en France", indique-t-il, demandant que la frontière soit ouverte "à bon escient".