La cour d'appel de Grenoble a ordonné une expertise sur la remise en état d'une colline du Verdon, dans les Alpes-de-Haute-Provence, endommagée par un projet de temple-pyramide de la secte du Mandarom.
On ne l'apprend que ce lundi 3 février, mais dans un arrêt daté du 28 janvier, la cour d'appel de Grenoble a condamné l'association cultuelle du temple-Pyramide et l'association du Varja Triomphant, représentant la secte du Mandarom, à verser 30.000 euros à titre de provision à une association de défense de l'environnement. Elle a aussi désigné un expert qui sera chargé de préconiser des mesures de remise en état des lieux "en prenant en compte les impératifs écologiques concernant la faune, la flore et la nature sismique du site".
C'est sur ce site des collines de la Baume, au-dessus du village de Castellane que Gilbert Bourdin, "messie cosmoplanétaire", a installé en 1969 "la cité sainte du Mandarom". En 1992, il avait obtenu le permis d'y construire un temple-pyramide, annulé par le Conseil d'État en 1995. Mais des travaux de terrassement colossaux avaient quand même eu lieu, ainsi que la construction d'une voie d'accès.
Après plus de 20 ans de procédure et deux arrêts de la Cour de cassation, une association de protection de l'environnement et les époux Domenge, agriculteurs voisins de la secte, ont réclamé en décembre, devant la cour d'appel de Grenoble, 150.000 euros de dommages et intérêts à la secte du Mandarom, ainsi que la remise en état des collines.
L'expert mandaté par la cour doit rendre son rapport dans un délai de 8 mois.
"Ça fait 22 ans que ça dure, on peut attendre encore une année", a commenté Robert Ferrato, président de l'Association pour la protection des lacs et sites du Verdon, à l'origine des poursuites. "Tôt ou tard, ils seront dans l'obligation de remettre en état les lieux. Il faut être méticuleux, serein et patient", a-t-il ajouté.
L'avocat de la secte du Mandarom n'a pas donné suite aux sollicitations des journalistes.