La secte du Mandarom comparaissait, ce mardi 10 décembre, devant la cour d'appel de Grenoble, poursuivie par une association de protection de l'environnement qui demandait la remise en état d'une colline endommagée par un projet de temple-pyramide.
Le problème concerne les Alpes-de-Haute-Provence mais c'est à Grenoble que "l'affaire" environnementale est désormais jugée. "La montagne est saccagée! C'est énorme ce qui a été fait: on a éventré un flanc de montagne entier", a plaidé Me Catherine Cohen-Seat, avocate de l'"Association pour la protection du lac de Sainte-Croix, de son environnement, des lacs et sites du Verdon". Après plus de 20 ans de procédure, et deux arrêts de la cour de cassation, l'association et les époux Domenge, agriculteurs voisins de la secte, réclament 150.000 euros de dommages et intérêts à la secte du Mandarom ainsi que la remise en état des collines de la Baume, au-dessus du village Castellane (Alpes-de-Haute-Provence). C'est là que Gilbert Bourdin, "messie cosmoplanétaire", a installé en 1969 "la cité sainte du Mandarom".
En 1992, il avait obtenu le permis d'y construire un temple-pyramide, annulé par le Conseil d'Etat en 1995. Mais des "travaux d'affouillement et de terrassement colossaux" ont quand même eu lieu, ainsi que la construction d'une longue voie d'accès, selon Me Cohen-Seat. "Depuis lors, la faune et la flore ont repoussé (...) permettant au paysage de se reconstituer par lui-même", a cependant avancé Me Eliyahu Berdugo, avocat du Mandarom. Il a demandé à la cour de rejeter les demandes de l'association, estimant que la remise en état avait été "complètement faite".
Combattre les aumistes"
Selon Me Berdugo, la "véritable intention" des requérants "n'est pas la remise en état du site ou du paysage, c'est de combattre les aumistes (disciples de la secte)". "Ils se battent contre l'aumisme et pas contre cette voie qui ne sert à rien", a abondé Thérèse Seguin, évêque de l'Aumisme, à l'issue de l'audience. La "cité sainte du Mandarom", qui s'étend sur une quinzaine d'hectares, est aujourd'hui "un monastère dans lequel vivent une quinzaine de moines", a expliqué lors de l'audience Christine Amory, présidente de l'"Association du Varja triomphant". Le monastère peut accueillir 200 disciples "dispersés sur toute la planète", a-t-elle expliqué, en assurant avoir fait "la transparence complète avec les autorités".
La cour rendra sa décision le 21 janvier 2014.