Au chômage technique, deux professionnels du parapente ont rebondi en se lançant dans la fabrication de masques. Après cinq mois de travail, ils ont créé eux-mêmes leur outil de production.
Ils ont en commun l'amour du parapente : l'un tient une école et un atelier de réparation, l'autre gère un site météo dédié au vol libre. Le 15 mars dernier, en raison du premier confinement mis en place par le gouvernement pour endiguer l'épidémie de coronavirus, Xavier Beauvallet et Nicolas Baldeck, deux professionnels du parapente, se sont retrouvés sans activité.
Ne souhaitant pas rester les bras ballants, ils ont décidé de conjuguer leur sens de l'ingéniosité pour mettre au point un masque filtrant à 97 % réutilisable une dizaine de fois : le Masque Mont-Blanc. Pour ce faire, ils ont inventé une machine dans l'atelier de parapente de Xavier conçue avec des objets un peu spéciaux comme une perceuse, une chaîne de vélo, un téléphone portable, etc.
"Il peut laisser passer l'air au maximum"
Le masque n'est pas en tissu, il est conçu avec une matière filtrante comme celle utilisée pour fabriquer les filtres d'aspirateurs. "Contrairement au tissu comme le coton, la matière qu'on utilise pour le masque peut laisser passer l'air un maximum mais en attrapant les particules fines", explique Nicolas.L'idée était surtout de proposer une alternative iséroise à la production chinoise. "On s'est dit que si les Chinois arrivaient à faire des masques chez eux, il n'y avait pas de raison qu'on n'arrive pas à en faire nous aussi, raconte Nicolas. Donc on est allés voir comment ils faisaient, on a expérimenté, et puis on est arrivés à ce résultat-là".
Après cinq mois de réglages, ces deux autodidactes fabriquent désormais plusieurs milliers de masques par jour dans leur atelier de parapente et ambitionnent de fournir les collectivités locales. Grâce à cette invention, ils pourraient remporter le concours Lépine de la fabrication de masques.
Retrouvez le reportage de Cécile Mathy et Dominique Semet :