Covid-19 : "Ce n’est pas fait sereinement", les pharmaciens débordés en raison des tests antigéniques

En Auvergne-Rhône-Alpes, comme dans le reste de la France, les pharmacies s'organisent pour pouvoir réaliser le test covid antigénique. Une nouvelle activité qui demande des aménagements spécifiques et beaucoup de travail.

Plus rapide que le test PCR – le résultat est connu en moins d'une demi-heure - le test covid antigénique arrive peu à peu dans nos pharmacies. L'arrêté du 26 octobre dernier permet désormais aux pharmaciens de le réaliser sur les patients. Dans un article de France Info publié ce mardi matin, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine déclare que les tests seront disponibles dans plus de 50% des officines d'ici à la fin de la semaine.

"Le réseau des officines doit être pleinement opérationnel pour le déconfinement", déclarait Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France le 29 octobre dernier. 
Pourront bénéficier de ces tests les personnes symptomatiques de moins de 65 ans si le test a lieu moins de 4 jours après l'apparition des premiers symptômes, si le délai d'attente pour obtenir un test RT-PCR est supérieur à 48h et si elles n'ont pas un profil à risque de développer une forme grave du Covid-19. Les personnes asymptomatiques pourront également en bénéficier hormis les "cas contact" identifiés par la CPAM.

La plupart des pharmacies d’Auvergne-Rhône-Alpes que nous avons contactées les ont commandés ou comptent le faire prochainement mais cela demande une organisation nouvelle et beaucoup de travail supplémentaire en pleine période de vaccin contre la grippe. "On fait ça pour désengorger les laboratoires mais on est débordés, explique une pharmacienne de Chambéry. C’est arrivé trop vite."

 

"Ce n’est pas fait sereinement"


Pour pouvoir réaliser le test, les pharmaciens doivent se former mais aussi aménager leurs locaux : prévoir une salle dédiée et désinfectée – ou un barnum dans la cour de l’officine -, se fournir en matériel et faire en sorte que les patients qui viennent se faire dépister ne contaminent pas les autres. "Ce qui est difficile, c’est de redéfinir les flux. Il ne faut pas que les potentiels malades se retrouvent au milieu des autres patients", explique une pharmacienne.

Des aménagements qui auraient pu être anticipés, selon une pharmacienne de la Haute-Savoie, qui a souhaité gardé l’anonymat. "Ce n’est pas fait sereinement. C’est faisable mais en se démenant pour y arriver. Alors qu’on aurait pu le faire entre les deux vagues, regrette-t-elle. On ne peut pas être opérationnels tout de suite."

 

« Je ne suis pas sûre qu’ils soient fiables »


D’autre part, certaines pharmacies n’ont pas prévu de commander les tests. "Je n’en achèterai pas parce que je ne suis pas sûre qu’ils soient fiables", explique une pharmacienne de Grenoble. En effet, les tests antigéniques sont moins sensibles que les tests PCR. "Ils ne détectent que les personnes ayant une charge virale importante", selon un article de France Info, qui s’appuie sur la brochure de la Haute Autorité de santé.

Une pharmacienne de Thonon-les-Bains, explique, elle, tout simplement ne pas avoir les locaux adaptés à ce type de manipulations.
 
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