Covid 19 : un psychiatre lyonnais vous explique pourquoi il est normal d'être inquiet

Confinement, reconfinement, virus galopant, incertitudes... les personnes angoissées vivent en ce moment un enfer. Les semaines à venir seront plus ou moins supportables selon notre capacité d'adaptation. 

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S'il est encore trop tôt pour mesurer l'impact du reconfinement sur le psychisme de la population, l'effet du confinement du mois de mars est quant à lui mesurable : "certaines pathologies de patients n'ont pas du tout été aggravées au contraire, il s'agit des gens qui ont plutôt un tempéramment solitaire introverti; eux étaient très bien dans ce confinement !"
Frédéric Fanget, est psychiatre et psychthéarapeute à Lyon, il a pu mesurer lors de ses consultations l'effet de la crise sanitaire sur le psychisme de ses patients, "en revanche les personnes anxieuses qui ont par exemple peur des virus, les phobiques, eux ont incontestablement été aggravés." 

En règle générale, le confinement dépend de son environnement, êtes vous seuls? en couple? avec des enfants? l'école à la maison peut générer du stress si elle se passe mal, "une autre source de problème a été l'embauche, beaucoup de mes patients devait être embauchés et finalement cela n'a pas eu lieu et cela a été très problématique".

Une solution pour bien vivre cette période

Notre capacité à supporter un confinement dépend avant tout de notre tempéramment. "Si vous avez un caractère plutôt introverti avec une riche vie intérieure alors vous allez bien supporter le confinement, en revanche pour les gens très dépendants aux liens sociaux une coupure devient un vrai problème." Ainsi plus vous arriverez à développer votre autonomie et votre vie intérieure et plus vous resterez zen "plutôt que de vouloir à tous prix attendre que la vie antérieure revienne, plutôt que de vouloir lutter contre ce confinement, se plaindre et chercher à tous prix à avoir des relations, il faut aussi développer sa vie intérieure, se retourner sur soi même, sur ce qui essentiel pour nous et apprendre à supporter la solitude voire l'ennui."

Fuir le diktat du tout relationnel, stopper sa dépendance aux réseaux et liens sociaux, ne pas courir après une hyper activité, autant de clefs pour mieux vivre cette période mais aussi le futur "il faut voir le côté positif de ce confinement, c'est l'occasion d'apprendre à vivre seul".

Hyper anxieux non, inquiets oui

La crise sanitaire et le climat général actuel sont incontestablement anxiogènes pour tout le monde, que vous soyez une personne fragile ou pas. Mais soyez rassurés, l'inquiètude est normale, "non seulement elle est nomale mais je dirais qu'elle est necessaire. L'anxieté n'est pas une maladie en soi, elle le devient quand elle est trop importante. Mais une certaine dose d'anxiété nous permet de prévenir des dangers, une certaine dose de peur du virus est bien car elle va nous permettre d'effectuer les gestes barrières sans tomber dans la panique paralysante." 
A contrario ne pas être inquiet n'est donc pas normal "si on n'est pas du tout anxieux on traverse la route sans regarder et on se fait écraser ! Ainsi l'anxiété est notre système d'alarme, d'alerte sur les dangers."

Trop d'infos tue l'info

Les médias jouent un rôle dans la montée de l'anxiété, à trop vouloir s'informer, on nourrit son angoisse. Le docteur Frédéric Fanget conseille de "limiter à une ou deux prises d'informations par jour en privilégiant les médias de qualité pour se prémunir des fake news." 

 
le docteur Fanget psychiatre et psychothéraeute à Lyon nous livre son constat sur les effets du confinement. Il était l'invité d'Entre deux sur France 3 Rhône Alpes

 
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