A Lyon, Saint-Etienne, Valence mais aussi Roanne ou encore Villefranche-sur-Saône, des manifestants anti-pass sanitaire ont protesté contre les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Ils estiment que ces mesures restreignent leurs libertés individuelles.
Après les différents rassemblements du 14 juillet, de nouvelles manifestations anti-vaccin et anti-pass sanitaire ont eu lieu samedi 17 juillet 2021 dans le Rhône, la Drôme et la Loire. A Lyon, Saint-Etienne, Valence, Roanne ou encore Villefranche-sur-Saône, des centaines de manifestants sont venus exprimer leur désaccord avec la politique gouvernementale de lutte contre l'épidémie de Covid-19 et notamment l'obligation de présenter un pass sanitaire pour accéder à de nombreux lieux publics. Pour eux, ces mesures sont liberticides.
Parmi les craintes exprimées par les manifestants : le manque de recul sur le vaccin, la ségrégation des non-vaccinés via le pass sanitaire ou encore la stigmatisation des antivax.
900 personnes à Lyon
Près d'un millier de personnes, selon la Préfecture, se sont rassemblées à Lyon aux alentours de 15h place Jean Macé dans le 7e arrondissement. "Ils travaillent à nous ficher" lance un manifestant qui porte sur son tshirt des QR codes barrés avec l'inscription "anti pass, je veux ma liberté". "Avec ce pass, ils commencent à le faire", continue-t-il. Il affirme n'être ni vacciné, ni n'avoir jamais fait aucun test de dépistage. "Je suis prêt à perdre mon travail s'il le faut. J'en parlais avant-hier avec ma patronne, je lui disais que s'il le faut je partirai." L'homme travaille dans les pompes funèbres et aura l'obligation d'être vacciné en septembre.
Son travail lui fait, par ailleurs, dire que le covid est une "entourloupe" : "La période où on nous disait qu'il y avait beaucoup de morts et de gens malades dans les hôpitaux, moi je me tournais les pouces. Depuis le début de la vaccination je revois un pic. Mon observation n'est que personnelle, mais elle me fait suffisamment peur pour que je me dise 'non, non, je ne rentre pas là-dedans !'"
Dispersion à coup de gaz lacrymogène
"Liberté, Liberté, Liberté" était le slogan le plus souvent scandé par la foule. La manifestation étant non-autorisée, les forces de l'ordre ont bloqué le cortège.
Au bout d'une trentaine de minutes, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Selon nos journalistes sur place, aucune provocation n'était de mise. L'ambiance était bon enfant, aucun black bloc, beaucoup de manifestants étaient en famille avec des enfants. Il y avait également beaucoup de personnes âgées.
Lors de l'intervention policière, nos journalistes ont rapporté avoir été bloqués par les forces de l'ordre sur la place Jean Macé. Un procédé qui évoque la technique d'encerclement dite de "nasse" , jugée illégale dans un arrêté du Conseil d'Etat du 10 juin. Toutes les issues étaient occupées par les forces de l'ordre. Pour sortir, ils ont dû traverser un barrage de policiers.
Une manifestante, présente avec ses 3 enfants, témoigne : "Quand on a vu qu'ils gazaient la place, on a décidé de partir. On a pris une petite rue en marchant et un camion de CRS s'est arrêté et on nous a jeté une bombe lacrymogène sur les pieds. On n'a pas compris le geste. C'est démesuré !" proteste-elle.
La Préfecture a annoncé l'arrestation de 3 personnes.
2300 personnes à Valence
Dans la Drôme, 2300 personnes se sont réunis à Valence vers midi devant la Préfecture suite à un appel sur les réseaux sociaux, a rapporté le Dauphiné Libéré. Aux alentours de 12h30, les manifestants se sont dirigés vers le centre-ville sans que cela ne soit prévu préalablement.
1000 personnes à Saint-Etienne
A Saint-Etienne, selon le Progrès, 400 personnes se sont réunies à 15h place Jean Jaurès. Sur leur chemin, ils ont été rejoints par d'autres manifestants. Ils étaient près de 1000 personnes une fois arrivés à destination : la Préfecture de la Loire.
A Roanne, ce sont près de 300 personnes qui se sont rassemblées devant l'Hôtel de Ville. Un rassemblement qui s'est mué en manifestation improvisée dans les rues du centre-ville.
300, c'est aussi le nombre de personnes réunies à Villefranche-sur-Saône dans le Rhône devant l'hôtel de ville.
"Pendant des années, il y avait le vaccin contre la grippe. On n'a obligé personne a se faire vacciner contre la grippe" explique une professeure d'histoire-géographie à Mâcon. "Les gens se faisaient vacciner, c'était leur conscience et ils se protégeaient. Maintenant on nous dit : vous devez vous faire vacciner pour protéger les autres", poursuit-elle. Selon elle, si le vaccin est efficace contre le covid comme annoncé par le gouvernement, chacun devrait être libre de se protéger ou non. "Vous vous protégez comme vous voulez, moi je me protège comme je veux", conclut-elle.
Selon le gouvernement, l'incitation à la vaccination vise principalement à éviter l'apparition de nouveaux variants, potentiellement plus résistants au vaccin. Toujours selon le gouvernement mais aussi l'Organisation Mondiale de la Santé, plus de personnes seront vaccinées, moins de chance le vaccin aura de muter.