À l’arrêt depuis le reconfinement fin octobre 2020, les cures thermales sont "à l’agonie" ont assuré vendredi 5 février les représentants de la filière qui réclament une aide exceptionnelle de 82 millions d’euros à l’État.
On les a peu entendus depuis le début de la crise sanitaire. Et pourtant, comme de nombreux secteurs d’activité, la filière thermale rencontre de graves difficultés économiques. Selon le Conseil national des établissements thermaux (le CNETh), le secteur serait même "à l’agonie" ce qui pousse aujourd’hui ses représentants à réclamer 82 millions de subventions à l’État.
100 000 emplois directs et indirects menacés
"Certains établissements, appartenant même à des groupes, envisagent de prendre une mesure de sauvegarde et d'autres comme Montrond-les-Bains (Loire), déposent le bilan" a indiqué vendredi dernier le Président du CNETh Thierry Dubois dans un communiqué. "Le pôle thermal d'Amnéville (Moselle), avec une perte estimée à 3,7 millions d'euros, risque aussi un dépôt de bilan", poursuit ce syndicat professionnel.
Selon lui, les deux périodes de fermeture (de mars à juin pour le premier confinement puis depuis fin octobre) menacent jusqu'à "100.000 emplois" directs et indirects.
Des pertes chiffrées à 110 millions d'euros en 2020
Pour justifier sa demande d'aide, le CNETh qui estime les pertes des établissements thermaux à 110 millions d’euros en 2020 fait le parallèle entre le modèle économique de l'activité thermale et celui des remontées mécaniques des stations de ski, qui ont tous deux "un taux de charge fixe très important, estimé à près de 70%".
66% de baisse de fréquentation pour le groupe ValVital
Un discours qu’est venu appuyer ce mardi le PDG de ValVital, deuxième groupe français, entre autres propriétaire des Thermes de Thonon et Aix-les-Bains. "Sans une aide immédiate de l’État, le thermalisme ne survivra pas" affirme Bernard Riac. "Il est trop tôt pour parler de plan de relance pour des entreprises dans une extrême difficulté. Il ne peut y avoir de plan de relance si nos entreprises sont à l’agonie" martèle M. Riac.
En 2020, ValVital qui possède 11 établissements thermaux dans l’hexagone a vu chuter sa fréquentation de 66% ce qui a entraîné une baisse équivalent de son chiffre d’affaires. "Rien que pour ValVital, ce sont plus de 1000 salariés, permanents et saisonniers, qui ont dû être mis en chômage partiel et que nous ne pourrons pas embaucher cette année" poursuit Bernard Riac qui assure que "la prise en charge par l’État du chômage partiel ne suffit pas à couvrir les charges fixes".
L’impact économique de ce secteur est d’autant plus considérable que de nombreux emplois indirects sont concernés. Un emploi direct dans les thermes engendrerait plus de 8 emplois induits dans l’environnement économique local. Pour l’heure, le gouvernement n’a pas réagi.