Les 2 millions de vaccins Pfizer livrés en Italie à partir de mi-décembre tombent à point pour le début de la campagne de vaccination des 5 à 11 ans. Des doses adaptées aux enfants et qui leur seront injectées dans des espaces réservés des centres de vaccination.

Les inscriptions sont désormais ouvertes. Depuis ce vendredi 10 décembre, les parents peuvent commencer à réserver un créneau de vaccination pour leurs enfants en Italie. Mais ce n'est que jeudi 16 décembre, à l'exception de la région Lazio (Rome) qui commencera dès lundi, que les enfants de 5 à 11 ans pourront recevoir leur dose de vaccin Pfizer dans la plupart des régions italiennes.

Pas moins de 245 000 doses sont prévues pour la région Piémont par exemple. "Vacciner nos enfants est fondamental pour assurer leur sociabilisation et pour maintenir un axe primordial de leur croissance : l'école", déclarait ces jours-ci au quotidien La Stampa, le vice-président de la région chargé de la santé, Luigi Genesio Icardi.

Le traumatisme des fermetures d'écoles

Car c'est bien le spectre des ravages causés par la trop longue fermeture de ses établissements scolaires qui plane dans l'antichambre de cette prise de décision. Le Covid-19 circule à peu près au même rythme qu'au début avril dernier en Italie. Et particulièrement dans les écoles primaires.

Les autorités italiennes ont fait une croix sur le système du double test dans les classes, à 0 et à 5 jours. Depuis cette semaine, le pays a renoué avec la règle de la fermeture de classe pour 14 jours dès le premier cas positif.

"Ce qui pouvait fonctionner avec un nombre de cas réduit n'est plus possible avec les chiffres de contamination de ces derniers jours", constatait avec inquiétude le directeur d'une agence sanitaire de la capitale du Piémont. 

Sur plus de 3 000 enfants vaccinés, le niveau d'efficacité du vaccin tourne autour de 91 %

Maria Paola Trotta, Aifa (agence italienne du médicament)

Radio 24

Données "suffisantes"

"Ces dernières semaines, expliquait vendredi à l'agence de presse Ansa Patrizia Popoli, présidente de la commission technique scientifique de l'Aifa (agence italienne du médicament), nous avons pu constater à quel point le virus circulait dans la population scolaire. Et les données que nous possédons sur l'efficacité du vaccin sont suffisantes pour que l'on puisse étendre la vaccination à cette population."

Et la responsable d'énumérer un certain nombre de retours d'expérience plutôt rassurants. Par exemple, celui d'une étude portant sur quelque 3 000 enfants ayant reçu le tiers d'une dose pour adulte.

"Nous avons pu constater que le vaccin maintient son efficacité et qu'en plus, hormis quelques effets limités (légère fièvre et maux de tête, ndlr), aucune réaction préoccupante n'a été constatée telles que des myocardites par exemple", ajoute-t-elle.

D'autres scientifiques italiens ont analysé les résultats de la campagne de vaccination menée auprès de presque 4 millions d'enfants américains depuis le 29 octobre dernier.

"Là encore, analyse Maria-Paola Trotta, également membre de l'agence italienne du médicament, aucune donnée ne nous permet d'identifier un quelconque problème de sécurité à vacciner les 5-11 ans"

La première région à ouvrir les portes de ses centres de vaccination aux enfants sera donc le Latium, dès lundi. "Nous avons mis en place 78 mini-services d'accueil particuliers pour les enfants dans nos centres de vaccination", a expliqué à l'Ansa Alessio d'Amato, le vice-président chargé des affaires sanitaires de la région Lazio. "Nous avons notamment prévu la présence de clowns, histoire de faire sourire les enfants qui seraient trop tendus au moment de se faire vacciner".

Dosage réduit

En prévoyant, sur la base du volontariat des parents et de l'enfant, deux injections du vaccin Pfizer-BioNtech, à trois semaines de distance, les autorités italiennes ont choisi de suivre strictement les recommandations de l'Ema (l'Agence européenne du médicament).

De quoi prendre de vitesse, espèrent-elles, l'augmentation des nouveaux cas de coronavirus. Car si elle touche apparemment toutes les classes d'âge, elle semble particulièrement marquée pour chez les 6-10 ans. Quand l'indice de contamination avoisine, comme cette fin de semaine, les 180 adultes pour 100 000 habitants dans le pays, il dépasse les 250 chez les 6-10 ans. 

"Vacciner aussi les plus jeunes, expliquait au quotidien La Reppublica Franca Fagioli, directrice du service pédiatrie de l'hôpital Regine Margherita de Turin, c'est leur permettre d'échapper aux effets pervers de l'enseignement à distance."

"Ces derniers mois, nombre de nos jeunes patients et adolescents hospitalisés souffrent de troubles alimentaires et de repli sur soi. Sans parler des effets du Covid long que l'on continue de soigner en médecine ambulatoire. Un enfant positif sur 3 développe un Covid long", conclut la spécialiste.

Vaccinodromes mobiles en stations pour les fêtes

Sur le front de la vaccination des enfants, les autorités italiennes ne comptent pas marquer de pause pour les fêtes de Noël. Dès le week-end des 18 et 19 décembre, la région du Piémont prévoit d'envoyer ses unités mobiles de vaccination en stations pour sensibiliser les touristes ; mais aussi permettre à ceux qui le désirent de recevoir leur première dose. Ou tout simplement de ne pas renvoyer à plus tard leur rendez-vous de vaccination à cause des fêtes de fin d'année.

"Si nous tenons le rythme d'un million de vaccinés par mois, espère Alberto Cirio, le président de région, notre campagne pour la troisième dose devrait être achevée entre fin février et début mars"

Reste à savoir si, chez nos voisins italiens, la vaccination des 5-11 ans remportera le même succès que chez leurs parents. D'après les derniers chiffres, le taux de vaccination chez les adultes atteint 88 % en Italie.

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