La Suisse enregistre un rebond de nouveaux cas de Covid-19. Les autorités appellent la population à se reprendre pour éviter l'entrée en vigueur de nouvelles mesures restrictives.
Plus de mille cas d'infections confirmées de Covid-19 mercredi 7 octobre. C'est la première fois, depuis le pic de la crise, que la Suisse atteint un tel seuil. Les autorités ont appelé la population à se reprendre, certains évoquant même l'arrivée d'une deuxième vague.
La dernière fois que ce nombre était si élevé, c'était lors de la période du 16 mars au 1er avril. Et les scientifiques estiment qu'il reste en-deçà du nombre réel de cas. La pandémie a fait 1 788 morts dans ce pays de 8,5 millions d'habitants, selon le dernier décompte publié mercredi par l'Office fédéral de la santé.
La situation n'est "pas simple en ce moment", a reconnu mardi le ministre de la santé Alain Berset et de rappeler chacun à ses responsabilités en invoquant le grand voisin occidental. "Nous ne voulons pas de fermetures comme en France. Il faut donc que nous nous tenions aux règles de base", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse ATS. Et d'ajouter : il faut que chacun "se reprenne".
Moins atteinte que ses grands voisins européens au printemps, la Suisse n'avait pas pris de mesures de confinement aussi drastiques que les pays limitrophes. Mais depuis l'été, le nombre d'infections remonte.
Chiffres "inquiétants"
"Ces chiffres sont inquiétants. Ils sont à l'image de ce qui est survenu ces dernières semaines dans d'autres pays d'Europe. Sans réaction énergique, on risque de se retrouver dans la même situation que des villes comme Madrid ou Marseille" en partie reconfinées, a déclaré Didier Trono, le responsable du Laboratoire de virologie et de génétique de l'EPFL à Lausanne sur la chaîne publique RTS.
"On en a encore pour 6 à 9 mois en tout cas"
— RTSinfo (@RTSinfo) October 7, 2020
La Suisse compte 700 cas de Covid-19 de plus que la veille. Pour Didier Trono, il est important de prendre des mesures fermes mais compatibles avec une vie agréable, car l'épidémie est loin d'être derrière nous.#LaMatinaleRTS pic.twitter.com/02t3EJ0C1E
"Par rapport aux autres pays d'Europe qui ont commencé quelques semaines avant nous ce qui, maintenant, doit s'appeler une deuxième vague, il n'y a aucune raison de penser que les Suisses sont différents, ni que le virus, en Suisse, est différent", a-t-il souligné.
Les rassemblements de plus de 1 000 personnes, notamment les matchs de foot et de hockey sont de nouveau autorisés depuis le 1er octobre mais sous stricte condition. La Suisse impose 10 jours de quarantaine aux voyageurs venant d'une longue liste de pays aux taux d'infection jugés trop élevés, soit au-dessus de 60 cas par 100 000 habitants.
En Suisse, ce taux est de 74,2 cas pour 100 000 habitants sur deux semaines. Mais le tableau diffère sensiblement d'un point à l'autre du pays : plus haut dans les cantons de Genève et Lausanne (respectivement de 171,4 et 151,7) mais de 83,1 à Zurich, 60,7 dans la capitale Bern et seulement 33,9 à Bâle.