En raison du rebond de l’épidémie de COVID 19, le report des élections régionales et départementales, prévues en mars 2021, est de nouveau posé. En Auvergne, nous avons interrogé les 4 présidents des Conseils départementaux pour connaître leur position.
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C’est un dossier délicat qui est sur le bureau du Premier Ministre Jean Castex. Le rebond de l’épidémie de COVID 19 menace les élections régionales et départementales prévues en mars 2021. Mercredi 21 octobre, le président (LREM) de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a dit « souhaiter » un report. Mais qu’en est-il en Auvergne ? Les 4 présidents des Conseils départementaux se veulent très prudents. Parmi eux, Jean-Yves Gouttebel, président (PRG) du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, indique : « « Un report éventuel » est le bon mot. Rien n’est sûr. Le Premier Ministre doit consulter. Un groupe de travail va être mis en place. Le report des élections, bien malin qui pourra dire s’il aura lieu en mars ou en juin. On ne sait pas où en sera l’épidémie. C’est très compliqué. On a vu des mandats rallongés. Le principal souci est de dire si à la date prévue, on s’assure que la campagne peut se dérouler normalement, et que les électeurs peuvent venir sans appréhension, pour ne pas fausser le scrutin. Dans tous les cas, je me plierai aux décisions prises ».
Il faut être plus prudent que pour les élections municipales
Jean-Pierre Marcon, président (UDI) du Conseil départemental de Haute-Loire, avance lui aussi à pas de loup. Il affirme : «
Pour l’instant, nous n’avons pas d’information. Certains élus auraient intérêt ou pas à reporter le scrutin. J’ai été sollicité pour signer une tribune parue dans Le Figaro. J’ai refusé. Les motifs évoqués étaient directement liés au fait qu’il fallait du temps pour répondre à la crise. La tribune parlait d’un report des élections de 2 mois. Je n’y vois pas grand intérêt. Je suivrai les positions du Premier Ministre. A l’heure actuelle, je penche plutôt pour un maintien du scrutin en mars avec des précautions sanitaires. Il faut être plus prudent que pour les élections municipales ».
Des interrogations politiques et sanitaires
Claude Riboulet, président (UDI) du Conseil départemental de l’Allier, avoue être dans l’incertitude. Il explique : «
D’abord, c’est au gouvernement de trancher et de prendre la responsabilité. Ensuite, la question peut se poser par rapport aux circonstances sanitaires du mois de mars prochain, aussi bien pour la partie campagne électorale, que pour la tenue des opérations d’élections. Va-t-on arriver à trouver suffisamment d’assesseurs et de scrutateurs pour aller s’enfermer 5 heures dans des bureaux de vote ? Une commission indépendante doit se prononcer sur ce sujet. On va la laisser faire ce travail-là. Quoi qu’il en soit, il faudra permettre des modalités de double procuration, au lieu d’une, et après on va s’adapter ». Il ajoute : «
L’enjeu est politique. D’aucuns disent que l’intention de l’Elysée serait de reporter à la rentrée 2022. Vous voyez bien l’enjeu par rapport aux régions et aux présidents de régions candidats putatifs à la présidentielle qui considèreraient qu’on les empêche de faire une campagne nationale alors que le calendrier actuel leur permet de rentrer dans une autre campagne. Mon interrogation porte surtout sur l’aspect sanitaire. Vu le contexte sanitaire d’aujourd’hui, à mi-octobre, et tel qu’on pourrait l’imaginer l’an prochain, j’ai du mal à croire qu’on soit dans les meilleures conditions possibles pour tenir des scrutins ». Le président du Conseil départemental de l’Allier souhaite que le gouvernement tranche avant la fin de l’année, notamment pour régler la question du financement des comptes de campagne.
Le souvenir des élections municipales de 2020
Bruno Faure, président (LR) du Conseil départemental du Cantal, partage ces inquiétudes sur le plan sanitaire. Il confie : «
Il me paraît difficile de prendre le risque de revivre ce qu’il s’est passé aux élections municipales. Je pense que la population ne comprendrait pas que l’on maintienne alors qu’aujourd’hui on est en pleine crise sanitaire. Il y a aussi un risque de paralysie de l’exécutif. De plus, il faut faire attention à ne pas faire des élus illégitimes, avec des taux d’abstention très forts. Si nous étions toujours dans la même situation, je pense que beaucoup d’électeurs n’iraient pas voter et ne prendraient pas de risques ». La question du calendrier pose aussi problème. Bruno Faure estime : «
Je n’ai pas de boule de cristal. Il faut se mettre derrière le comité scientifique. On n’a pas de visibilité. Ce qui doit primer c’est la sécurité sanitaire ». Le 15 octobre, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait indiqué qu’une commission associant l’ensemble des forces politiques allait étudier la question d’un éventuel report des élections.