Basé dans l'Ain, François Belay est organisateur et animateur d'évènements. Il participe notamment au Tour de France depuis 18 ans. Mais avec la Covid, son monde professionnel tourne au ralenti. Il craint que le public mette du temps avant de reprendre ses habitudes festives.
François Belay est, entre autres, le speaker officiel du Tour de France depuis 2003. Il est organisateur et animateur d'évènements dont le Grand Marché des AOC.
Son entreprise était jusqu'alors domiciliée à l'entrée de Bourg-en-Bresse, dans l'Ain. Mais un après le début de la crise sanitaire, l'entrepreneur a choisi de quitter le local qu'il occupait, faute d'une activité suffisante. "Je partageais les lieux avec d'autres acteurs de l'événementiel qui ont aussi préféré se retirer, il a donc fallu prendre une décision, je travaille désormais chez moi", détaille François. L'animateur garde le sourire, mais il constate : "je n'ai fait que 20% de mon chiffre d’affaires prévisionnel en 2020."
Pour autant, le Bressan ne souhaite pas s'apitoyer sur son sort : "J'ai des collègues belges, anglais, allemands... ils n'ont pas eu autant d'aides que nous ! Franchement, on n'est pas à plaindre."
L'organisateur d'évènements redoute tout de même l'avenir. Il se demande si le public reviendra tout de suite lorsque la crise sanitaire sera finie. "Quelles vont être les réactions d’un public qui n’est pas sorti depuis un an ? Qui a pris des habitudes, qui a peut être découvert les plateformes de films en ligne, qui a vu des spectacles par écran interposé, qui s’est habitué à être dans son canapé à faire ses choix", se questionne-t-il. "Est-ce que les gens auront peur de repartir sur des lieux publics ? Quid des envies des chefs d’entreprise de faire des gros évènements en prenant peut être des risques de clusters ?".
Un retour à la normale... pas avant 2022
"Je pense qu’il y a un vrai souhait des gens de retrouver du contact mais je pense que ça va être long et lent. Je ne suis pas très optimiste pour un retour à la normal avant 2022", prédit-il.
Il espère néanmoins très vite retrouver "l'adrénaline, l’essence même du présentiel, le public, le feedback… toute cette joie et cette ferveur collective qui nous portent", martèle-t-il.
Lui qui a été le speaker du Tour pour la 18ème année consécutive en 2020, espère aussi une édition 2021 plus chaleureuse : "On a eu un beau Tour, avec un beau vainqueur et un bel enjeu sportif jusqu’à la fin mais ce n’était pas l'ambiance que l’on a connue habituellement", raconte-il. "Je ne sais pas ce qui va advenir cette année mais j’espère qu’on aura un retour de la liesse populaire."
Entretien Franck Grassaud et Maryne Zammit