Une étude menée par des scientifiques français dont des lyonnais vient d’être publiée. Elle révèle que la protéine "interféron", qui sert de messager entre les cellules du système immunitaire permettrait d’identifier les sujets particulièrement contagieux.
Depuis plus d'un an, plusieurs équipes françaises et internationales, dont des chercheurs de l’Université Claude Bernard Lyon 1, de l’ENS de Lyon au Centre International de Recherche en Infectiologie, du laboratoire commun des Hospices Civils de Lyon et l'institut Mérieux ont mené une étude rendue publique récemment.
Elle révèle que la protéine interféron, qui sert de messagers entre les cellules du système immunitaire et qui bloque la réplication d’un virus, permettrait d’identifier les sujets particulièrement contagieux et ceux qui risquent de développer une forme sévère de la covid.
A partir de mai 2020, les scientifiques ont mis en évidence l’absence de cette protéine chez 20% des patients en réanimation pour une forme grave de la covid.
L’étude a été menée à partir du même écouvillon que celui utilisé pour le dépistage du SARS-CoV-2 sur un échantillon de 44 professionnels de santé des Hospices civils de Lyon infectés présentant des formes légères et 26 patients en réanimation.
L’interféron, nouvel indicateur de contagiosité du SARS-CoV-2
Actuellement, le test PCR détecte bien le matériel génétique viral mais ne permet pas de définir si le virus est actif (vivant) ou inactif (mort) au moment du prélèvement.
Les résultats souligne que chez les sujets présentant une forme légère du virus, la présence de la protéine est proportionnelle au risque de transmission.
Chercheuse-associée et signataire de l’étude, Sophie Trouillet explique : « On a utilisé l’interféron de type I comme marqueur de réplication active du virus, S’il y a un peu de virus et pas d’IFN-I dans votre prélèvement, vous avez été malade mais n’êtes plus contagieux. A l’inverse, s’il y a une grande quantité de virus et d’IFN-I, cela plaide en faveur d’un isolement ».
Prédire quels patients presentent le risque d’évoluer vers une forme sévère
La technique développée par bioMérieux est le système BIOFIRE® FILMARRAY®, déjà utilisée dans le diagnostic d’autres pathologies infectieuses. Cette technologie permet l’analyse des échantillons en 1 heure environ.
La rapidité de la procédure permettrait de limiter considérablement la propagation du virus et d’adapter le plus tôt possible le traitement chez les patients présentant un déficit d' interféron.
Sophie Trouillet précise : « Pour les patients à risque de développer des formes graves, c’est différent : les prélèvements peuvent contenir une grande quantité de virus mais pas d’IFN-I. Il devient alors possible d’identifier ces profils et de prévenir l’évolution de la maladie ».