A Crémieu, en Isère, la lutte contre l'ambroisie devient une affaire d'Etat

La lutte contre la prolifération de cette plante très invasive et qui provoque des allergies est inscrite dans la nouvelle loi santé. Les préfets devront désormais intervenir dès les premiers signalements.

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L'ambroisie est elle officiellement devenue un ennemi public ? A Crémieu, en Isère, tous les moyens ont été abordés pour s'en débarrasser, ce vendredi 22, depuis le désherbage chimique jusqu'à l'arrachage ou bien l'élevage de moutons mangeurs d'ambroisie.

Car sa prolifération n'est pas sans danger ! "Elle émet des pollens très agressifs pour les personnes qui y sont sensibles" explique Rebecca Bilon, coordinatrice de l'Observatoire national des ambroisies, Ca va créer des problèmes respiratoires, des rhinites, allergiques, de la conjonctivite, parfois des gênes au niveau de la peau, comme de l'eczéma, et surtout l'ambroisie peut causer de l'asthme." Un pollen libéré entre août et décembre. 

En Auvergne-Rhône-Alpes, la région la plus touchée par ce fléau, l'ambroisie coûte 15 millions d'euros par an en dépenses de santé. Sans parler de son impact sur l'agriculture, puisque l'ambroisie peut faire perdre le tiers d'une récolte en s'installant dans un champ.

Reportage de Xavier Schmitt, Yves-Marie Glo et Sophie Vilatte.

Intervenants: Rebecca Bilon, Coordinatrice Observatoire national des ambroisies; Marc Sattler, Eleveur; Alain Moyne-Bressand, Président Comité parlementaire du risque ambroisie


Des moutons pour désherber

Parmi les méthodes de traitement, celle qui a le plus retenu l'attention, ce vendredi après-midi, c'étaient les moutons. Ce désherbage consiste simplement à laisser des ovidés paître sur les zones couvertes d'ambroisie. "Ca fait une dizaine d'années qu'on n'a plus du tout d'ambroisie" raconte Marc Sattler, un éleveur, "on s'est aperçu que les moutons mangeaient l'ambroisie et qu'ils aimaient ça."

Mais la principale annonce de cette rencontre, c'est l'entrée de la lutte contre l'ambroisie dans la nouvelle loi santé. Concrètement, cela signifie que "les préfets auront l'obligation à partir des informations qui leur sont données de mettre en demeure l'arrachage et tous les traitements qui seront nécessaires", résume  Alain Moyne-Bressand, député-maire de Crémieu et président du Comité parlementaire de suivi du risque ambroisie et autres espèces invasives.

Cette invasion tire ses racines des grands travaux de l'après-guerre et les grands chantiers d'autoroute. Les graines de cette plante venue d'Amérique du Nord ne peuvent être portées par le vent, mais il suffit de retourner la terre pour qu'elle prolifère. Autant dire que les grands travaux, les terrains en jachère et, d'une manière générale, tous les sols transformés par l'activité humaine sont susceptibles d'aider sa dispersion.

La rencontre était également l'occasion d'évoquer d'autres espèces végétales invasives, comme la très toxique Datura, la Berce du Caucase, qui provoque des brûlures, la Jussie qui menace la biodiversité aquatique ou la Renouée du Japon, qui recouvre les bords de routes et les berges.

Rappelons qu'une plate-forme existe pour signaler la présence d'ambroisie dans une zone, afin qu'elle soit traitée par le référent de la commune concernée.
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