A partir du mardi 20 octobre, deux hommes comparaîtront en appel devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme à Riom. Ce procès intervient 3 ans et demi après le meurtre de 3 personnes âgées et le viol d’une jeune femme à Montluçon dans l’Allier.
 

Du mardi 20 au vendredi 23 octobre, la cour d’assises du Puy-de-Dôme, réunie à Riom, jugera en appel deux jeunes originaires de Mayotte. A la cour d'assises de l'Allier, à Moulins, il y a un an, les peines maximales avaient été prononcées dans ce dossier qui avait bouleversé la ville de Montluçon, en mars 2017. Les deux meurtriers comparaissent pour les "meurtres accompagnés ou suivis d'actes de torture ou de barbarie" de Ginette et Massimo Degl'Innocenti, 85 et 71 ans et Jeannine Ponce, âgée de 74 ans. Ils sont également accusés du "viol en réunion" d'une jeune femme dans son appartement devant son compagnon violenté et séquestré, la même nuit que le meurtre de Mme Ponce. 

Des peines lourdes

En premier instance, en novembre 2019, la cour d’assises de l'Allier avait condamné le premier accusé à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans et le second accusé, mineur au moment des faits, à 30 ans de réclusion. Aujourd’hui âgés de 21 ans, les deux accusés ont décidé de faire appel. Ce nouveau procès constitue une épreuve pour les familles des victimes. Il y a un an, lors du premier procès, Graziella Druart découvrait les circonstances effroyables dans lesquelles ses parents ont été tués, à Montluçon, le 3 mars 2017. La fille du couple DeglI’Innocenti explique : « Depuis le premier procès, j’ai les scènes devant les yeux, je n’arrive pas à évacuer ça de ma tête ni de mes yeux ». Elle ajoute : « Il faut savoir qu’on entend aussi le moindre détail qui s’est passé. On l’avait entendu une fois. Moi j’ai mes enfants qui ne s’en remettent pas. J’ai un de mes fils qui ne peut pas venir parce qu’il ne pourra pas entendre une deuxième fois ce qu’il s’est passé. Il aurait fallu arrêter au premier procès ». 

Comprendre le parcours des accusés

Renaud Portejoie, avocat de la défense, souligne : « Les juges ont considéré qu’il n’y avait aucun espoir. Aucun espoir de réhabilitation à moyen ou à long terme. C’est une peine qui est triste. Pour bien condamner, il faut qu’on puisse comprendre le cheminement de ces deux jeunes dont le parcours est fracassé à Mayotte. Il faut comprendre comment ils ont pu être livrés à eux-mêmes et comment ils ont pu, en arrivant en métropole, se rendre coupables de tels agissements ». Avec cet appel, la défense espère que les deux jeunes accusés seront cette fois capables de s’expliquer.

Je n’attends pas grand-chose de ces deux individus 

Diana Segla Marques, avocate de Graziella Druart, indique : « Tant mieux pour eux si en 12 mois ils ont trouvé la force de parler. J’espère qu’ils ont pu mûrir, j’espère qu’ils pourront expliquer certaines choses, leurs actes, leurs faits, leur expédition dans l’horreur. Mais sinon, honnêtement, personnellement, je n’attends pas grand-chose de ces deux individus ». Pourtant, leurs explications sont très attendues par les familles. Graziella Druart affirme : « J’attends qu’ils disent la vérité, qu’ils soient capables de dire ce qu’ils ont fait et non pas minimiser les choses, c’est-à-dire affirmer « j’ai donné 3 petits coups de bouteille » alors qu’il a fracassé la tête de ma mère. Qu’ils n’imaginent surtout pas que je vais leur pardonner. Ce n’est pas pardonnable. Ce que je veux entendre c’est la vérité ». Une vérité qui ne suffira pas à apaiser leurs souffrances. Graziella Druart conclut : « J’ai beau aller chez le psychologue toutes les semaines, en parler, je n’y arrive pas. De toute façon, je ne pourrai jamais faire mon deuil ».
 
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