Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 29 avril le calendrier prévisionnel de déconfinement. Les lieux de culture, y compris les cinémas, devraient rouvrir le 19 mai. Dans le Puy-de-Dôme, les gérants de salle sont impatients mais restent « prudents ».
Les premières lignes du troisième déconfinement ont été esquissées par Emmanuel Macron ce jeudi 29 avril. Commerces, terrasses et lieux de culture devraient pouvoir rouvrir leurs portes. Les gérants de plusieurs salles de cinéma de la métropole de Clermont-Ferrand sont déjà prêts à accueillir à nouveau les spectateurs.
« J’attends de voir »
« Nous sommes très contents, impatients et enthousiastes à l’idée de reprendre, mais nous allons rester prudents », explique Jérôme Lefebvre, directeur du Ciné Dôme à Aubière. « Quand on nous a annoncé la réouverture des cinémas en décembre, nous avons bien fait de ne pas nous réjouir trop vite, rappelle Kevin Soust, gérant du CGR Val Arena, dans le nord de Clermont-Ferrand. Alors évidemment, je suis soulagé d’avoir une date, mais ce n’est pas définitif. » Dans le Cantal, la réaction à chaud est la même : « Nous avons été tellement échaudés le 15 décembre au soir que, cette fois-ci, j’attends de voir », ajoute Benoît Galand, directeur du Cristal à Aurillac. Pour le directeur du Ciné Dôme, être installé en Auvergne pourrait avoir son avantage : « le taux d’incidence va avoir un rôle dans le rythme du déconfinement et nous avons la chance qu’il soit moindre dans notre région. »
Inquiétude autour du couvre-feu
Le président de la République a évoqué un changement d’horaire pour le couvre-feu, qui passerait de 19 heures à 21 heures à compter du 19 mai, puis à 23 heures au mois de juin. « Même décalé à 21 heures, le couvre-feu nous empêche de maintenir les séances à 20 heures. Pourtant, elles sont essentielles hors période de vacances, s’inquiète Kevin Soust. Peut-être que le gouvernement pourrait mettre en place un horodatage avec les tickets de cinéma, comme les dérogations pour les trains. » Certains, comme au Ciné Dôme, espèrent accueillir un maximum de spectateurs les week-ends, mais « le problème est que beaucoup d’offres de restauration seront toujours à l’arrêt. Or nous sommes interdépendants, surtout en zone commerciale. Disons que nous fonctionnons comme un véhicule diesel : c’est un préchauffage pour que l’on se remette à flots ! »
L’envie de partager à nouveau
« Nous avons plein de belles histoires à raconter, promet Benoît Galand à Aurillac. Il ne nous reste plus qu’à remettre en route les ordinateurs et les écrans. » Au Ciné Dôme, les équipes ont gardé contact régulièrement depuis la fermeture : « Tout le monde a hâte de passer un bon coup de chiffon, il y en a bien besoin, pour rouvrir. » Les gérants de salle sont prêts à accueillir les spectateurs à nouveau : « C’est à nous de donner envie aux clients de revenir, il faut que les films soient au rendez-vous », confie Kevin Soust.
Une programmation encore incertaine
Malgré la réouverture, le gérant du CGR Val Arena s’interroge : « Est-ce que les distributeurs de film vont sortir des nouveautés ? L’été dernier, nous n’avons pas eu de sorties significatives avant Tenet, le 26 août. » À Aurillac, Benoît Galand est plus confiant : « Il y a de bons films prévus à l’été, avec la sortie de Kaamelott et de Eiffel en France. Et par rapport à l’année dernière, nous aurons de bons films américains en plus. La programmation sera éclectique et pour tous les goûts. » Jérôme Lefebvre ajoute : « les distributeurs sont en pourparlers pour se mettre d’accord et coordonner les sorties. C’est plutôt rare ! » Pour tous, la programmation reste à planifier. Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra attendre encore un peu avant de pouvoir profiter du nouvel opus d’Astérix et Obélix, en tournage dans le Puy-de-Dôme.