Accompagné du ministre de l'Agriculture et du ministre chargé des Comptes publics, Jean Castex s'est rendu en Ardèche samedi 10 avril 2021, afin de se rendre de compte des dégâts causés par le dernier fort épisode de gel. L'occasion pour le Premier ministre d'annoncer les premières aides à venir.
Dix régions de France ont été touchées. Des centaines d'exploitations sont concernées par des "dégâts tout à fait considérables", que ce soit dans les grandes cultures, l'arboriculture ou encore la viticulture, a reconnu Jean Castex, ce samedi 10 avril 2021, lors d'une visite sur les terres agricoles de l'Ardèche. Le Premier ministre a tenu à exprimer, à cette occasion, "la solidarité du pays face à cet événement exceptionnel" qu'a constitué l' épisode de gel "d'une très grande violence", dans la nuit du 7 au 8 avril.
"Des enveloppes exceptionnelles, motivées par cette situation exceptionnelle"
"Je suis venu dire ici en Ardèche et à tout le pays que, le Gouvernement, l'État assurera les responsabilités qui sont les siennes", a indiqué Jean Castex après s'être rendu sur une exploitation arboricole ardéchoise dévastée, à Colombier-le-Cardinal. L'arboriculteur, Jérôme Pasquio, lui a montré les fruits qui, après un doux épisode printanier, sont sortis de leur corolle avant d'être stoppés net par le gel. Dans la nuit du 7 au 8 avril, face aux prévisions météo, il a tout mis en branle. Allumé des bougies, et mis en route une sorte d'éolienne, une hélice montée tout en haut d'un mât afin de rabattre toute masse d'air chaud vers le sol et de faire remonter la température de deux à trois degrés. Mais rien n'y a fait. "Je ne sais pas comment je vais faire sans production. Je me retrouve dans l'impasse", confie Jérôme Pasquio au Premier ministre.
Après cette visite, et après avoir rencontré les représentants du monde agricole de l'Ardèche, Jean Castex passe aux annonces. "Nous allons évidemment réagir et agir. Nous avons commencé à le faire : le ministre de l'Agriculture a engagé, sans délai, le dispositif de calamités agricoles, dont je vous annonce qu'il sera déplafonné", indique le chef du Gouvernement.
Tous les moyens seront utilisés "en pareilles circonstances, notamment par rapport aux charges", poursuit-il, en précisant que des réunions vont être organisées avec les banquiers, les assureurs et l'ensemble des acteurs pouvant être mobilisés pour faire face à la situation.
J'ai d'ores et déjà le sentiment qu'il nous faudra aller au-delà, en dégageant des enveloppes exceptionnelles, motivées par cette situation exceptionnelle.
"La France a besoin, c'est aussi une question de souveraineté, d'une agriculture forte."
Pour cette visite en Ardèche, le Premier ministre était accompagné de Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, ainsi que d'Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Comptes publics. Les trois membres du Gouvernement ont aussi échangé avec les représentants du monde agricole ardéchois, qui ont tenu à leur rappeler toute l'importance de ce secteur économique dans leur département.
Si l'Ardèche est connu pour être un département très touristique, il faut en effet savoir que 5% de sa population active travaille dans l'agriculture. C'est plus que la moyenne nationale. "C'est une agriculture très résiliente, mais dont la résilience atteint malheureusement ses limites parce qu'elle subie des agressions climatiques très très régulières : le gel, la grêle, la sécheresse", a déclaré le préfet de l'Ardèche en guise d'introduction à la rencontre du jour.
Les changements climatiques ? Jean Castex a bien conscience qu'ils sont "à l'oeuvre", et que l'épisode de gel est lié au réchauffement. "Face à cela, nous devons poursuivre et amplifier des actions structurelles vis à vis de l'agriculture et de l'ensemble de notre secteur économique. C'est ce que nous faisons, ce que nous allons faire dans le cadre de la nouvelle PAC, la loi Climat qui est en cours de discussion au Parlement pour accompagner l'ensemble de notre agriculture à faire face, à s'adapter à ces changements".
"La France a besoin, c'est aussi une question de souveraineté, d'une agriculture forte", a poursuivi le Premier ministre. "D'une agriculture, dont les acteurs qui sont dans les diffcultés, le désarroi et la détresse, a besoin d'être renforcée. Toute l'énergie du Gouvernement sera déployée à cet effet", a conclu Jean Castex.
Julien Denormandie, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, devait poursuivre les visites dans l'après-midi. En Ardèche, mais également dans le département voisin de la Drôme.