L'écrivain italien Erri De Luca, contre qui le parquet de Turin a requis huit mois de prison ferme pour "incitation au sabotage" du chantier du tunnel Lyon-Turin, devait être fixé sur son sort, ce lundi 19 octobre, après la reprise de son procès.
A 09h30, sous la présidence de la juge Immacolata Iadeluca, la dernière audience du procès de l'auteur de "Montedidio", prix Fémina étranger en 2002, s'est ouverte. Dans une déclaration au tribunal de quelques minutes, debout, Erri De Luca a répété qu'il considérait "le verbe saboter (comme) noble et démocratique".
"Je défends l'origine du mot saboter dans son sens le plus efficace et le plus vaste. Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi, mais non pas à laisser censurer ou réduire ma langue italienne", a-t-il ajouté d'une voix assurée.
Cet écologiste longtemps militant d'extrême-gauche conclut en se disant une nouvelle fois convaincu que "la ligne soit-disant à grande vitesse en val de Suse doit être freinée, entravée, donc sabotée pour la légitime défense de la santé, du sol, de l'air, de l'eau d'une communauté menacée". La juge s'est ensuite retirée en chambre du conseil pour délibérer. Sa décision n'est pas attendue avant 13H00. Des cinéastes et comédiens ont lancé le 8 octobre dernier un "appel européen" exigeant la liberté pour l'écrivain italien Erri de Luca. Une pétition de soutien à l'écrivain circule également sur internet.