Du 21 au 23 juillet, des eurodéputés sont allés à la rencontre des agriculteurs des deux Savoie qui ont pu les sensibiliser aux particularités de l’agriculture de montagne.
Reportage. Ils sont neuf. Neuf députés européens originaires de six États Membres de l’Union européenne. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne et la Roumanie.Ils se sont familiarisés durant trois jours aux spécificités de l’agriculture des deux Savoie en rencontrant les producteurs locaux.
Des difficultés typiquement liées à l’agriculture de montagne
Le 23 juillet, dans les alpages en Haute-Savoie, ils ont tenté de comprendre les difficultés liées aux activités et à l’investissement de l’agriculture de montagne. Surtout quand elle produit des fromages sous appellation, par exemple le Reblochon.Les députés ont alors rencontré François. Le jeune homme leur a parlé des particularités liées aux fromages au lait cru et de cette spécificité française du groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC). Pour survivre, le jeune homme a en effet du se mettre en GAEC, avec deux autres associés. La GAEC Le vent des cimes, à Serraval, au cœur des Aravis. François a investi 1,2 millions d’euros dans son exploitation de Reblochon. En montagne, les terrains pentus sont plus complexes à travailler et le matériel spécialisé bien plus cher.
Nous avons besoin de dispositifs novateurs».
Son exploitation réalise 500.000euros de chiffre d’affaires. 100.000euros partent ensuite aux banques pour rembourser les investissements. L’Europe aide déjà ces producteurs à hauteur de 60.000euros par an. Mais surtout elle a permis à la profession de réguler elle-même les quotas de production laitière.
«On a besoin aujourd’hui de dispositifs qui vont être novateurs. Des dynamiques qui feront que l’agriculteur tirera sa valeur ajoutée lui-même plutôt que des subventions directes qui viennent faire un pansement des revenus qu’on n’a pas».
Reportage de Jean-Christophe Pain, Cédric Picaud et Mélanie Ducret
Intervenants; François Thabuis, GAEC Le vent des cimes; Michel Dantin, député européen Groupe du Parti populaire européen; James Nicholson, député européen, Groupe des Conservateurs et Réformistes européens
Les deux premiers jours, les députés s’étaient vus présenter les filières viticoles des Savoie. Ces vins de qualité qui reflètent les spécificités géographiques d’un terrain en forte pente. Ils ont aussi visité une pépinière viticole, ont été sensibilisé aux enjeux de l’exportation et ont pu aborder le système coopératif français, la coopérative en gestion directe, comme la gestion des investissements et le rôle du territoire.
Espérons que cette rencontre ne fut pas vaine et que les eurodéputés s’en retourneront à Bruxelles avec nombre de propositions dans leur besace en vue des prochaines négociations prévue d’ici 2019.