Diois, Bugey, Beaujolais ou encore Savoie... les vignobles où le mildiou prospère à cause des pluies

Le mildiou se nourrit d’humidité et pourrait bien proliférer dans les vignes avec la multiplication des averses en juillet. Si l'Est est touché, Auvergne Rhône-Alpes n'est pas épargnée. Le champignon est très présent cette année dans le Diois, le Bugey, une partie du Beaujolais ou encore la Savoie.

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Après un printemps très arrosé, avec force pluies, orages et grêle, les viticulteurs de la région Auvergne Rhône-Alpes ne sont pas au bout de leurs préoccupations. Hormis les pertes liées à ces phénomènes climatiques, le mildiou pourrait aussi finir de ruiner leurs espoirs d'une récolte abondante de raisin cette saison. 

Un parasite qui aime l'humidité

Le  mildiou de la vigne est une maladie causée par un parasite microscopique de type champignon: Plasmopara viticola. Il s’attaque à tous les cépages. Ce parasite se développe d'abord sur les feuilles de vigne grâce notamment à l’humidité, avant de contaminer les grappes de raisin sont altérées et se dessèchent. Le rendement est moindre.
Plasmopara viticola aime particulièrement l'humidité. Combinée à de la chaleur, les pluies favorisent donc sa prolifération. Les épisodes de pluies et d'orages se succèdent depuis le début du printemps. Et la pluie tombe en abondance depuis le début du mois de juillet. Les précipitations ont permis un important développement du feuillage. Conséquence : le mildiou trouve ainsi un terrain propice à son développement. La situation commence même à devenir préoccupante pour les viticulteurs. Mais pas de manière égale sur le territoire.

Si dans le Grand Est, le vignoble alsacien est particulièrement affecté cette année par le développement du champignon, la région Auvergne Rhône-Alpes n'est pas épargnée. "Sur le Bugey, la Savoie, une partie du Beaujolais et le Diois, la pression sanitaire est très importante, ces secteurs sont très touchés par le mildiou cette année," a indiqué Patricia Picard, déléguée générale du Comité des Vins Auvergne Rhône-Alpes. Le Beaujolais est notamment affecté de manière très inégale. Cette année, la vallée du Rhône et le sud du département de l'Ardèche semblent peu concernés par le parasite.

"Le mildiou est lié à une abondance de pluies, à une pluviométrie importante mais aujourd'hui, il est difficile de donner des chiffres. C'est encore trop tôt pour mesurer les conséquences et les pertes," a-t-elle ajouté. Avec le mildiou, le rendement des plantes infectées est diminué mais la maladie ne frappe pas de manière uniforme tout un vignoble. Il est difficile de faire des généralités selon elle : "Auvergne Rhône-Alpes est une région viticole très diversifiée, avec des climats variés. Toute la région n'est pas impactée de la même manière par la maladie". Mais selon la déléguée générale du Comité des Vins Auvergne Rhône-Alpes, près de 10% des 8000 exploitations agricoles de la région seraient impactées, à divers degrés, "de près ou de loin". 

Lutte contre le mildiou : attention au "lessivage"

Les viticulteurs attendent donc avec impatience le retour des beaux jours et d'une météo moins humide pour pouvoir traiter leurs parcelles. "Traiter les vignes alors qu'il pleut est inutile," explique Didier Chaloin, viticulteur dans le Sud Ardèche, "les traitements partent avec la pluie. La vigne est lessivée," précise l'exploitant installé à Saint-André-de-Cruzières, sur ce secteur, les viticulteurs bénéficient pour l'instant d'un peu de répit. 

Mais les viticulteurs de l'Ardèche ont vécu d'autres calamités, notamment début juin. Sur différents secteurs du sud du département, dans la nuit du 6 juin, certains ont perdu jusqu'à 80% des récoltes et les ceps ont même été endommagés par les grêlons, mettant en péril les récoltes de raisin des années à venir. Pour ces exploitants, le mildiou est donc aujourd'hui loin d'être la préoccupation première.

Question de temps et de timing...

La météo joue contre les viticulteurs : cette année, la pluie n'est pas arrivée au bon moment, d'après Didier Chaloin, presque fataliste. "Idéalement pour la vigne, il aurait fallu un printemps sec et chaud; pas d'orages avant le 15 juillet," explique le viticulteur. "Les pluies après le 1er août n'auraient pas eu d'impact sur des grappes déjà bien formées". Mais le ciel en a décidé autrement. Didier Chaloin précise qu'il faut cesser de traiter les vignes au moins un mois avant la récolte. Les ultimes traitements de la vigne devront donc être administrés dans les prochains jours. 

Il faut donc attendre que le temps redevienne sec pendant au moins plusieurs heures pour de nouveau appliquer les traitements d'usage, comme des fongicides mais aussi des produits à base de cuivre ou de soufre, utilisés notamment en bio. Pour appliquer correctement ces traitements, il faut aussi une absence de vent. Les conditions météo devraient s'améliorer en fin de semaine. "Si la pluie cesse, on pourra enfin pousser un gros ouf de soulagement !" conclue Patricia Picard. 

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