Assises de la Drôme : 2ème jour du procès de l'homme, accusé de tentative d'homicide sur 4 militaires

Pourquoi avoir consulté des sites de propagande de Daech ? "Deux de mes cousins sont morts en Syrie, je voulais me renseigner" déclare Raouf El Ayeb, au deuxième jour de son procès devant la cour d'Assises de la Drôme. Accusé de tentative d'homicide, il a foncé sur des militaires à Valence en 2016.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La cour d'Assises de la Drôme a poursuivi l'examen de personnalité de Raouf El Ayeb, au deuxième jour de son procès. Accusé de tentative d'homicide pour avoir foncé, il y a quatre ans, sur une patrouille militaire Sentinelle près de la mosquée de Valence, l'homme répond aux questions de la présidente.  "Franchement, j’ai changé" affirme-t-il à la barre. "C’est possible que je sois schizophrène, et je l’accepte aujourd’hui".

"Depuis que je suis tombé malade, tout a basculé. Je suis désespéré, angoissé". Raouf El Ayeb dit souffrir depuis quatre ans, "d'une triple peine d’angoisse". Il justifie ses idées noires par la faillite de sa société, le fait qu'il ne pouvait plus entretenir sa famille et payer ses charges. Et de conclure : "avant, je n’étais pas quelqu’un d'agressif".
 

Ces propos de l'accusé, les parties civiles ont du mal à les entendre. Trois des quatre anciens militaires assistent au procès depuis lundi 27 janvier. Et s'ils tiennent à garder l'anonymat, c'est parce qu'aujourd'hui encore, ils estiment avoir été victimes d'un attentat. Et même si la qualification de terrorisme n'a pas été retenue dans cette affaire, ils vivent dans la crainte d'être à nouveau pris pour cible.
Pour l’avocat des parties civiles, le trouble mental évoqué par l’accusé a une vertu utilitaire. "Peut-être a-t-il vraiment voulu se suicider. Mais à ce moment-là, pourquoi ne pas en profiter pour mourir en martyr ?" s'interroge Me Thibault de Montbrial.

Et l'avocat des parties civiles poursuit avec des questions sur la consultation de sites internet des sites de propagande de Daech : "pourquoi avez-vous regardé ces vidéos de guerre, faisant l'apologie de l'Etat Islamique ?" Ce à quoi, Raouf El Ayeb répond : "deux de mes cousins sont morts en Syrie. Je voulais me renseigner." Mais l'accusé réfute être un fanatique religieux.

Raouf El Ayeb s'exprime très clairement sur certains points abordés au cours de l'audience. Beaucoup moins sur d'autres.
Pour autant, il ne faut pas y voir une tentative de manipulation selon Me Philippe Tatiguian. L'avocat de la défense précise sa pensée : "Je ne pense pas qu’il soit dans la manipulation parce qu’on lui reproche tout et son contraire. S’il était vraiment dans la manipulation, il aurait un discours plus cohérent, plus construit. Là, ça part un peu dans tous les sens et je pense qu’il ne veut pas laisser penser qu’il est un islamiste comme on essaye de lui reprocher. Avec maladresse, il essaye de s’en expliquer, ou ne se l’explique pas. Mais ce n’est pas une construction pour essayer de passer pour autre chose que ce qu’il est".

L'après-midi de ce mardi 28 janvier est largement consacré à l'examen des faits qui se sont déroulés le 1er janvier 2016. Les deux directeurs d'enquête, du SRPJ de Lyon, doivent être entendus par la cour. Puis, ce sera au tour des parties civiles. 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité