A l'automne 1987, 72 enfants originaires du Bangladesh arrivaient en France pour être pris en charge par des familles d'accueil. Leur éthnie était persécutée, leur orphelinat avait brûlé. France3 Rhône-Alpes leur consacre une série de cinq reportages diffusés à partir de ce mercredi 22 août 2017
En 1987, Danielle Mitterrand permettait l'accueil en France de 72 orphelins Jummas fuyant le Bangladesh.
Les Jummas, nom collectif donné aux onze peuples autochtones de la région des Chittagong Hill Tracts (CHT) au sud-est du Bangladesh sont ethniquement, culturellement et linguistiquement distincts du reste de la population du pays.
Représentant près de 1 million de personnes, ils vivent sur leurs terres ancestrales dans les CHT.
Entre 1979 et 1984, le gouvernement, considérant le territoire Jumma comme une terre vierge, a installé entre 350.000 et 450.000 Bengalis sans terre dans la région. La population bengalie a augmenté de 150% entre 1979 et 1991. La colonisation s'est accompagnée d'expulsions, d'incendies criminels et de violences à l'encontre des peuples autochtones. Les agressions sexuelles sur les femmes et filles Jummas ont notamment été un moyen pour terroriser les communautés et les obliger à quitter leurs maisons. Privées de leurs moyens de subsistance, les communautés n'ont toujours pas reçu de compensation pour la perte de leurs terres.
La résistance des Jummas à la colonisation a mené à une guerre contre l'armée bangladaise (années 1970-1997) qui a fait plus de 10.000 victimes. Alors que la guerre fait rage, le 6 octobre 1987, 72 enfants arrivent sur le territoire français. Depuis un an et demi, leur univers quotidien avait la forme d'un camp de réfugiés en Inde.
Ces 72 enfants sont des jeunes jummas de 6 à 15 ans. Ils vivaient auparavant dans les Chittagong Hill Tracts dans un orphelinat bouddhiste. En pleine guerre, les enfants et les moines ont été obligés de fuir en Inde. L'association Partage avec les enfants du Tiers-Monde qui parrainait cet orphelinat a beaucoup oeuvré pour aboutir à cette solution. Elle a été soutenue par France Libertés. Ainsi, sa présidente, Danielle Mitterrand intervient à la télévision en octobre 1986, pour dénoncer le génocide dont sont victimes les populations jummas. L'aide du ministre des droits de l'Homme, Claude Malhuret a joué aussi un rôle décisif.
Tous ces enfants sont restés dans notre pays, une partie d'entre eux est installée en Rhône-Alpes.les 26 et 27 septembre prochain, familles et adoptés, célèbreront les 30 ans de leur arrivée en France à Saint Donat sur l'herbasse dans la Drôme.
Premier volet: les conditions de cette arrivée en France