Le champ est déjà vide, l'opération ayant rencontré un écho gigantesque. A Upie (Drôme), un agriculteur a donné près de 30 tonnes de tomates à tous ceux qui en voulaient, pour éviter de les jeter.
La file de voitures s'étale sur des centaines de mètres. Tout autour, des tomates pleins les sacs, les cagettes ou les coffres : la scène est surréaliste à Upie (Drôme), samedi 19 septembre.
Gaël Blard est maraîcher bio et vend habituellement ses tomates à un industriel qui élabore des coulis et des concentrés, avec des fruits très mûrs. Mais cette année, l'agriculteur se retrouve avec 30 tonnes d'invendus dans une parcelle, qu'il ne peut ramasser en cette fin de saison. Une perte sèche.
La décision a donc été prise rapidement : il ouvre ses portes pour que tout le monde puisse se servir. L'appel a été lancé sur les réseaux sociaux et sur Youtube vendredi 18 septembre.
La parcelle a été vidée en 24 heures seulement; de très nombreuses personnes se sont déplacées.
"Une très bonne initiative"
"Si ça permet de faire un peu de coulis, c'est parfait" nous dit une jeune maman. "C'est une très bonne initiative. On jette tellement de choses actuellement. En faire profiter tout le monde c'est une très bonne idée. Mais je crois que y'a plus grand chose là. Il y a eu des matinaux avant nous" prévient la jeune grande-mère.
Les tomates rouges partant tellement vite, certains sont contraints de ramasser ce qu'il reste, c'est-à-dire les vertes. "Il paraît que c'est bon en condiments, comme des cornichons, on m'a dit çà ici" affirme un amateur venu avec ses enfants. "Je pense que c'est super bien vu les conjonctures actuelles" précise-t-il.
"Des gens ramassaient avec des lampes frontales"
Gaël Blard est un habitué des réseaux sociaux. Sur sa chaîne Youtube il communique régulièrement pour partager son métier et son quotidien.
Il nous a confié être ravi du succès de son opération généreuse : "Hier je suis venu vers 14h sur la parcelle, il y avait déjà une cinquantaine de personnes, et ça a défilé jusqu'à la nuit. Hier soir il y a des gens qui ramassaient avec des lampes frontales. De toutes façons c'était de la perte pour moi. Je me suis dit plutôt que de les gaspiller, autant en faire profiter. Je voulais me mettre à faire de la vente."
Il se dit quand-même très surpris du succès de son opération : "Je suis super content, parce qu'au final mes tomates ne sont pas gaspillées, ça a profité à beaucoup de monde, c'est génial."