Drôme : "ce n'est pas normal!", les manipulateurs radios des hôpitaux ne veulent pas être les oubliés de la prime COVID

Alors que les soignants de Drôme, Loire, Rhône et Haute Savoie recevront la prime COVID promise par l’Etat, quid du personnel médico technique pourtant en première ligne? Avec plus de 800 scanners de dépistage en 2 mois, le service de l’hôpital de Montélimar espère bien la recevoir.

"C’est toujours pareil, nous sommes toujours oubliés. On ne nous dit jamais qu’on est soignant, et pourtant on en fait des soins, ce n’est pas normal."

Catherine fait partie du service scanner et radiographie de l’hôpital de Montélimar (Drôme). Le gouvernement a promis mercredi 13 mai que la prime maximum de 1500 euros serait versée aux personnels soignants hospitaliers de 40 départements dont celui de la Drôme, du Rhône, de la Loire et de la Haute Savoie pour la région Auvergne Rhône Alpes. Au cœur du dépistage, la radiologie espère ne pas être oubliée.
 

La radiographie au cœur de la crise


A l’hôpital de Montélimar, ils sont 21 manipulateurs, 1 cadre, 7 radiologues et autant de secrétaires. Un service qui aujourd’hui souffre d’un manque de reconnaissance après pourtant deux longs mois de travail acharné. Catherine se souvient qu’il "en arrivait de toutes parts, tous les patients hospitalisés passaient chez nous même s’ils venaient pour une opération de la vésicule."

Sans nous, vous ne pouvez rien faire et on est toujours oublié - regrette le cadre du service radiographie de l'hôpital de Montélimar.
 

Résultat 800 scanners et près de 300 radios faites sur des patients alités grâce à un appareil mobile.  
"Ici la politique était de dépister tout le monde" rappelle le cadre du service, "les urgences, la réanimation, les ephad, tout le monde nous envoyait les patients. Le scanner thoracique est essentiel dans le dépistage du COVID, bien plus fiable qu’un test PCR. Sans nous vous ne pouvez rien faire et on est toujours oublié." 

Et quand travail il y a, comme dans les autres services, le personnel de radiographie ne compte pas ses heures "le plan blanc a été mis en place, l’équipe est passée en journée de 12h au même titre que les autres soignants."
 

Les mêmes risques, mais dans l’ombre


Plus de travail et plus de risques. "Quand on radiographie" explique Catherine, "on manipule les gens nous aussi. Je me souviens que la première semaine j’en pleurais, on ne savait pas grand-chose du virus, tout ce que nous savions était que nous prenions des risques."

 Des prises de risque au même titre que beaucoup d’autres, alors pourquoi être traité différemment ?  Le cadre du service tire son chapeau aux équipes.
 

Sur les 21 techniciens, 1 seul a été positif. Cela signifie qu’on a été sérieux, qu’on a totalement respecté les protocoles tout en rendant un immense service.


Le personnel médico technique se sent dévalorisé car il fait partie de ces travailleurs de l’ombre. "Nous sommes un service de back office où le patient vient et s’en va." Mais entre les deux, différence notable, le patient aura été dépisté puis traité et soigné en conséquence.

 

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