L'argent de l'Union européenne permet notamment de financer la rénovation et la gestion du patrimoine culturel et naturel régional. Sur le site touristique d’Essalois près de Saint Just Saint Rambert le Fonds européen de développement régional a permis de financer près d’un tiers de la rénovation du château.
"On sait que la communauté européenne est impliquée dans plein de projets, mais c’est assez flou", explique un touriste venu avec son ami visiter le site d’Essalois dans la Loire. Tous les deux ignorent dans quelle mesure les financements européens permettent de faire tourner le site touristique.
"On a travaillé l’accessibilité des salles intérieures, notamment les sols qui étaient en terre battue jusque-là. On a créé un béton de chaux avec l’architecte des bâtiments de France" explique Sébastien Arnaud, directeur du Syndicat mixte des Gorges de la Loire. Il a également pu réaliser des travaux afin d’améliorer l’accessibilité du site depuis le parking, le tout, en grande partie grâce au Fonds européen de développement régional (FEDER).
Financer les rénovations
Fenêtres, sols, barrière de sécurité, les investissements de l’UE ont permis de financer près d’un tiers des 250 000 euros de rénovations réalisées sur le site d’Essalois.
On a un exemple de fenêtre qui a été installé pour pouvoir isoler le rez-de-chaussée. Il y a certains cadres qui sont des fenêtres et pour d’autres, ce sont simplement des vitrages pour que depuis l’extérieur ont ait l’impression qu’il n’y a pas de vitrages. Quand on a une vue éloignée, le château a conservé l'aspect qu’il avait auparavant.
Sébastien ArnaudDirecteur du Syndicat mixte des Gorges de la Loire
Le reste de l’argent provient des financements locaux, de la Région, mais aussi de fonds privés. Le site d’Essalois travaille avec EDF qui a permis d’équiper une salle explicative autour du barrage de Granjan. Sans oublier la collaboration avec les associations et les architectes des bâtiments de France.
Toutes ces opérations ne sont pas forcément visibles ou du moins, connues du grand public. Pourtant, elles sont essentielles au fonctionnement du site touristique.
"On fait venir des experts scientifiques"
Le site d’Essalois ce n’est pas uniquement son château, mais c’est également sa nature environnante, ses plaines, ses forêts, enregistrées au titre de zone Natura 2000. Il fait partie des 28 000 espaces naturels européens à grande valeur patrimoniale. Et là encore, sans les financements européens, le site protégé n’existerait pas.
On fait venir des experts scientifiques, soit associatifs, soit prestataires de bureaux d’études, qui vont faire des inventaires. Par exemple, on a une espèce de papillon qui est protégé, qui s’appelle l’azuré du serpolet, qui a un cycle de vie très particulier parce qu’il est en symbiose avec une fourmi et une plante, il est connu et protégé à l’échelle européenne.
Sébastien ArnaudDirecteur du Syndicat mixte des Gorges de la Loire
Dans cet espace, on retrouve également des chauves-souris, des rapaces, des lichens… Bref, une multitude d’espèces qu’il convient de protéger.
"On a également des inventaires sur les habitats naturels. Périodiquement, tous les 5 à 10 ans, on fait des cartographies des habitats : on regarde comment évoluent les milieux. Aujourd’hui, c’est surtout en fonction du réchauffement climatique", ajoute-t-il. Pour lui, "l’apport des fonds européens est essentiel pour assurer ces suivis". Ils représentent 50 % des financements de la gestion du site chaque année.
Comme tous les cinq ans, Sébastien doit renouveler sa demande de subventions. Un travail long et méticuleux pour chiffrer l’enveloppe nécessaire en fonction des forces en présence déjà disponibles. Actuellement en cours d’examen en commission européenne, son dossier devrait être clos d'ici à la fin du mois de juin, en espérant une réponse positive.
Un gros bonus financier pour Roanne et son agglomération
Les fonds européens sont également une aubaine pour les collectivités. Ce sont des millions économisés chaque année. "Ça peut être la variable décisive sur la réalisation d’un projet", explique un représentant de l'agglomération de Roanne. "Ça peut être les 100 000 ou les 150 000 euros qui manquent. L’impact peut être décisif", ajoute-t-il.
Pour Roanne et son agglomération, ces fonds agissent comme un bonus permettant de dégager de l’argent pour d’autres projets. Ils permettent entre autres de financer la rénovation énergétique du centre-ville.
Ils restent donc essentiels, mais aussi très compliqués à mettre en place. C’est pourquoi, la municipalité et l’agglomération sous-traitent l’évaluation et le montage du dossier de candidature à Armand Pauwels. En tant que chargé de mission Europe à Roannais Agglomération et à la ville de Roanne, il récolte tous les documents nécessaires à la réalisation de la candidature.
Sur le site d’Essalois comme sur les infrastructures de la commune de Roanne, la seule contrepartie demandée par l’UE, c’est un affichage à l’entrée du bâtiment indiquant la participation de l’UE au projet. Dans le cas contraire, le FEDER peut exiger le remboursement de sa subvention.