La commune de Chabrillan dans la Drôme manque d'eau. Le maire vient de prendre un arrêté pour alerter ses administrés, les réserves d'eau disponible sont extrêmement faibles. Une situation inquiétante pour les Chabrillanais et les agriculteurs.
Un lavoir à sec, plus une goutte ne coule au robinet. Le petit village de Chabrillan est écrasé par la chaleur. Une situation d'autant plus difficile à vivre que les réserves en eau du château d'eau municipal s'amenuisent.
La préfecture de la Drôme a déjà placé la commune en alerte sécheresse. Le maire la commune vient à son tour de publier un arrêté pour le moins radical.
"Risque de coupure d’eau cette nuit et la nuit prochaine, les ressources communales d’eau potable sont toutes plus bas."
Deux phrases qui résument la situation mieux que n'importe quel tableau, diagramme ou calculs.
François Tricoire habite Chabrillan depuis des décennies, il ne cache pas son inquiétude. "Et bien oui, c’est de plus en plus de bonne heure", déplore le retraité, la communication municipale à la main. "On fait attention, reprend-il, quand on prend une douche, on ferme le robinet, quand on se lave les dents, on ferme le robinet, quand on trie une salade, l’eau, on la récupère et on arrose les fleurs avec, on ne la met pas dans les égouts."
Chasse aux déperditions d'eau
Sur le réseau d'eau communal, la traque des fuites est une priorité. Une entreprise a été missionnée pour les résorber. Cependant, les élus procèdent eux-mêmes aux vérifications.
Ludwig Blanc est adjoint au maire, en charge de l'eau potable et de l'assainissement, assis dans sa voiture, il passe des coups de téléphone, sur un bord de route où soleil et cigales rappellent que la chaleur accentue le manque d'eau. "Elle est vieille cette vanne ou pas? Est-ce qu’elle fuit? demande-t-il, "Et bien, je vais faire un saut."
Des bornes à incendie inutilisables
Dans un paysage vallonné et doré, une borne à incendie écarlate attire le regard. Essentielle dans un département rural où les incendies se font rapidement menaçants, elle ne sert pourtant à rien. "On est tenu d’avoir un niveau de "réserve incendie", ça fait déjà une semaine qu’on a informé les services du SDIS pour leur dire que l’on n'avait plus la capacité de répondre à une situation normale de protection incendie" explique l'adjoint à l'eau de Chabrillan. "On a des solutions à trouver, il faut juste être d’accord et se dire quels sont les objectifs ?" conclut-il.
En guise de solution, les agriculteurs de Chabrillan et des trois communes environnantes Grane, Divajeu et Crest ont décidé de ne pas prélever d’eau pendant quatre jours, ils n'arroseront pas leurs cultures pourtant bien assoiffées pour reconstituer les réserves.