"Le gouvernement doit aller vite et tenir ses promesses", des agriculteurs volent un radar et le déposent devant la préfecture de la Drôme

Cinq agriculteurs drômois du syndicat des Jeunes agriculteurs ont dérobé un radar pour l'installer devant la préfecture de la Drôme à Valence. Sur fond de crise politique et de négociations entre l'Union européenne et l'Amérique du Sud, ils entendent symboliser la "vitesse" avec laquelle le gouvernement aurait intérêt à tenir ses promesses.

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Huit mois après la grande période de contestation de février 2024, les actions d'agriculteurs se multiplient ces derniers jours. Après le "murage" de la Préfecture de l'Ardèche au début du mois, un radar a été installé lundi 4 novembre devant celle de la Drôme, par des membres du syndicat Jeunes agriculteurs du département. 

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Les agriculteurs de la Drôme ont déplacé un radar devant la préfecture de la Drôme pour obtenir des avancées "plus rapides" sur les promesse du gouvernement. ©Les agriculteurs de la Drôme ont déplacé un radar devant la préfecture de la Drôme pour obtenir des avancées "plus rapides" sur les promesse du gouvernement.

"On a prévenu il y a 15 jours qu’on retournerait de nouveau les panneaux mais cela n’interpelle plus, donc on a voulu marquer le coup", explique Vladimir Gauthier, le président des Jeunes Agriculteurs (JA) de la Drôme. "Le radar symbolise que le gouvernement doit aller plus vite par rapport à ses promesses de février dernier", poursuit-il. 

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Les agriculteurs de la Drôme ont déplacé un radar devant la préfecture de la Drôme pour obtenir des avancées "plus rapides" sur les promesse du gouvernement. ©FTV

Dissolution et négociation avec l'Amérique du Sud 

Le jeune exploitant n'en démord pas. Il trouve que les promesses du gouvernement, de février dernier, peinent à venir. "On voulait pouvoir retrouver de la marge sur les normes environnementales pour être concurrentiel vis-à-vis des importations. On trouve ça déloyal d’autoriser des importations qui ne suivent pas nos normes". 

Dans sa ligne de mire, la dissolution de l'Assemblée nationale, et donc le retard pris sur tous les dossiers traités. Un autre événement, international celui-ci, le préoccupe également : les négociations actuelles entre l'Union européenne et la zone d'intérêt économique du continent sud-américain, appelé le Mercosur. Elles doivent prendre fin à la fin du mois. 

"L’accord parle de lever les droits de douane sur des produits réalisés avec des insecticides et des herbicides interdits ici, avec des OGM et en faisant de la déforestation… Tout un tas de choses que l’on ne fait pas de notre côté", se désole-t-il. Économiquement parlant "on ne s'en sort plus", prévient le représentant syndical. "Il faut vraiment que le gouvernement fasse tout pour éviter la signature de cet accord"

Plus d'action à venir ? 

Les jeunes agriculteurs anticipent de nouvelles contestations pour les jours à venir. "Il y a de grandes chances que les contestations aillent plus vite et plus loin. Ça fait 20-30 ans que les conditions se dégradent. C’est encore la catastrophe sur toutes les filières cette année", prévient Vladimir Gauthier 

Sébastien Chambaud fait partie du cortège qui a déposé le radar devant la préfecture. Ce céréalier et arboriculteur annonce qu'il ne se versera pas de salaire en 2025. "Une fois mes marges payées, je n’ai plus rien", explique-t-il. 

Malgré la diversification de ses cultures, cette année est une nouvelle fois catastrophique pour lui. L'accord avec le Mercosur ne va rien arranger. "Les Chiliens travaillent avec des hormones de croissance, c’est interdit chez nous. Les salaires de base là-bas et ici ne sont pas les mêmes. Idem pour les produits phytosanitaires. Contre la mouche de brou par exemple, on a le droit à un produit sous dérogation de l’état en agriculture biologique. Cela signifie que chaque année, si on n’a pas la dérogation, on n'a plus de récoltes", explique-t-il.

Aujourd'hui, le jeune agriculteur se dit "lassé du métier", de "ne pas arriver à se sortir un salaire"; "Ce sont beaucoup d’investissements et de sacrifices personnels pour aucun résultat."

Le jeune agriculteur, comme ses collègues, espère que le gouvernement tiendra finalement ses promesses. De nouvelles actions de contestations pourraient voir le jour dans les prochaines semaines.  

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