Trois jours après la bagarre mortelle qui s'est passée à Crépol, lors de son "bal de l'hiver", la gendarmerie et le parquet font le point sur l'avancement des investigations. La commune s'apprête à rendre hommage à l'adolescent de 16 ans victime d'un coup de couteau mortel.
Des suspects sont "en cours d'identification" a annoncé le Parquet de Valence dans un communiqué lundi 20 novembre. Le procureur Laurent de Caigny a fait le point sur l'avancement de l'enquête, suite à la mort de Thomas, un jeune de 16 ans tué dans une bagarre à Crépol : "les enquêteurs procèdent très vite, laissant espérer une évolution opérationnelle rapide".
Selon le Parquet, une cinquantaine de témoins a déjà été entendue par les gendarmes, le même nombre doit encore l'être. L'analyse des connexions aux relais téléphoniques et des images de vidéosurveillance est également en cours pour retrouver les agresseurs et faire la lumière sur le drame qui s'est déroulé dans la nuit du 18 au 19 novembre.
Un mort et huit personnes blessées
Vers deux heures du matin, une dizaine de personnes ont tenté de s'introduire dans un "bal d'hiver" organisé à Crépol, petite commune de 550 habitants dans la Drôme. Ils ont été bloqués par l'un des vigiles, qui a été blessé à la main avec une arme blanche. Des affrontements ont ensuite éclaté quand des personnes sont sorties prêter main-forte au vigile.
Mortellement blessé au couteau dans la bagarre, Thomas, 16 ans, n'a pas survécu durant son transport à l'hôpital. L'affrontement a fait huit blessés, dont deux jeunes de 23 et 28 ans, hospitalisés, dont un en urgence absolue. Invitée sur France info ce mardi 21 novembre, la porte-parole de la gendarmerie nationale Marie-Laure Pezant a indiqué que les personnes blessées très gravement ne sont plus en urgence absolue.
Bagarre mortelle après un bal dans la Drôme : "On ne va pas tarder à venir chercher" les auteurs des violences, affirme la porte-parole de la gendarmerie nationalehttps://t.co/qYHPu71Ybz
— franceinfo (@franceinfo) November 21, 2023
Une marche blanche apolitique
La porte-parole est allée dans le sens du procureur de Valence déclarant qu'"il faut s'attendre à un progrès rapide et à de probables interpellations" et que "ce serait plus raisonnable que les auteurs se présentent, parce qu'on ne va pas tarder à venir les chercher". Elle a également fait un appel pour que les personnes ayant des vidéos se rapprochent de la gendarmerie.
Une marche blanche est organisée mercredi 22 novembre par la famille de Thomas. Le club de rugby RC Romans-Péage, où jouait le jeune homme, a partagé le parcours de cette marche sur sa page Facebook. Elle démarrera à 13h30 du lycée du Dauphiné de Romans, où l'adolescent était scolarisé, et rejoindra le stade Albert Donnadieu. "Ce rassemblement se veut apolitique par respect pour la famille" est-il précisé dans le post.
Polémique
Un appel à l'apolitisme, alors que le drame a été largement relayé dans les médias nationaux et sur les réseaux sociaux. Des messages parlant de "racaille des cités" ou encore "d'attaques terroristes envers des Français" ont ainsi fleuri.
Réagissant à l'affaire, Gérald Darmanin a parlé d'"ensauvagement" sur France 5. "C'est une faillite générale de notre société : les parents, peut-être l'immigration, l'urbanisme, des réponses pénales qui ne sont pas assez fortes, une présence de la police qui n'est pas assez forte, une éducation populaire qui n'est plus là", a listé le ministre de l'Intérieur.
Ce qu’il s’est passé dans la Drôme est ignoble et tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver le ou les auteurs de cet assassinat. Ils devront rendre compte de leurs actes devant la justice. pic.twitter.com/YheULnDhzM
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 20, 2023
Alors que la polémique enfle sur des jeunes de quartier qui seraient venus attaquer un petit village rural, le procureur de Valence met en avant qu'il est "faux d'affirmer que le groupe hostile serait composé d'individus tous originaires de la même ville et du même quartier". "Les liens qui peuvent exister entre les suspects possibles et en cours d'identification ne semblent pas reposer sur de telles "logiques de territoire"", a précisé Laurent de Caigny.