Dans la nuit d'Halloween, du jeudi 31 octobre au vendredi 1er novembre, Nicolas Dumas, 22 ans a été gravement blessé par balle devant l'entrée d'une boite de nuit de Saint-Péray en Ardèche. Hier, il a succombé à ses blessures à l'hopital de Valence. Dans sa ville Romans-sur-Isère, et surtout dans son club de Rugby, le Rc Romans-Péage, c'est la consternation.
Hier en début de soirée, après l'annonce de la mort de Nicolas, entre 250 et 300 personnes se sont réunies devant le club de rugby où il a joué toute sa vie, pour une première veillée funèbre, en la mémoire du jeune homme. "Il y avait des licenciés du club, mais aussi ses proches, sa famille, ses amis, et de simples habitants touchés par son histoire" raconte Patrick Baudoin, le coprésident du RC Romans-Péage. "Mais cette fois, impossible de discuter. On est juste abasourdis, assommés."
"Le sort s'acharne"
"Cette fois" dit le dirigeant, car le RC Romans-Péage était déjà endeuillé il n'y a même pas un an, lors de l'assassinat du jeune Thomas, 16 ans, dans le village voisin de Crépol. "On se dit quand même que le sort s'acharne quoi. Pourquoi nous ? Pourquoi deux fois ?" s'interroge Patrick Baudoin, le regard dans le vide, et les yeux plein de larmes. "Cette fois on n'a pas de sentiment de haine, d'idée de vengeance, on est simplement sous le choc". Autour d'un portrait encadré du jeune homme; des bougies ont été déposées, ainsi que des messages sur lesquels on peut lire "Bisous Nico, on t'aime", "On t'aimera toujours mon frère", ou encore "Tu nous manques déjà petit Nicolas".
Le président décrit Nicolas comme "un gentil garçon et un très bon joueur, vaillant, très bon plaqueur, avec une superbe mentalité. Pas bagarreur, mais toujours prêt à défendre ses copains.Il était surnommé "Kolbe", en référence à Cheslin Kolbe (NDLR : un joueur international Sud-Africain, l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste), c'est dire comme il était apprécié". Le club va mettre à disposition de tous les licenciés qui le souhaitent une cellule psychologique dès lundi. "Tout le monde est affecté; les dirigeants, les supporters, le staff, les joueurs bien entendu. Les plus affectés ce sont peut être les deux joueurs qui étaient à l’extérieur de la boîte de nuit avec Nico. Mais la dizaine de joueurs qui était déjà à l'intérieur et qui a été confinée pendant une demi-heure, en sachant que leurs amis étaient dehors, est également dévastée".
Une ville sous le choc
Près d'un an après le drame de Crépol, qui avait indirectement touché la ville de Romans-sur-Isère, la bourgade de 33 000 habitants se retrouve une nouvelle fois dans l'actualité pour une bien triste raison. "Je suis meurtrie" réagit la maire de la commune Marie-Hélène Thoraval, "je suis meurtrie au même titre que le sont les Romanais, et que le sont aussi tous les membres de sa famille. Je pense que c'est une douleur qui est immense, incommensurable, et c'est aussi une douleur qui est partagée avec le club de rugby auquel il appartenait et dans lequel il était particulièrement investi depuis de longues années".
La maire, qui annonce que Nicolas "s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment", a la terrible impression de revivre le cauchemar qu'elle a vécu l'année dernière lors de la mort de Thomas à Crépol. "Bien sûr il n'y a pas de lien de fait, mais effectivement en moins d'un an ce sont 2 jeunes joueurs du club qui sont assassinés dans des conditions de violence particulièrement inexplicables. L'attente par rapport à l'enquête et par rapport à l'identification du ou des auteurs va être très grande".
En attendant, la maire a prévu de rencontrer dès ce soir la famille de Nicolas, pour lui apporter tout son soutien, et l'aider à organiser, si elle le souhaite, un hommage municipal en son honneur.