Pas assez de moyens pour personnes âgées ou handicapées : la Drôme dit non au projet régional de santé

Dans un département rural comme la Drôme, la santé et ses infrastructures sont une question cruciale. L'Agence Régionale de Santé a présenté un projet qui n'a pas séduit l'assemblée départementale. Les moyens mis à disposition pour les personnes âgées et celles porteuses de handicap ont semblé insuffisants. La Drôme a voté à l'unanimité un avis défavorable.

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Non, c'est non. C'est en substance la réponse de la Drôme face au manque de moyens proposés dans son projet par l’Agence Régionale de Santé, l'ARS. À l'unanimité, les élus de l'assemblée départementale ont estimé que les besoins des personnes âgées et celles porteuses de handicap n'étaient pas satisfaits.

Sur proposition de la présidente du Département, Marie-Pierre Mouton, l’assemblée départementale a voté à l’unanimité un avis défavorable.

Vieillir chez soi 

En termes de santé, deux notions se font jour de manière toujours plus présente. Il s'agit d'une part de la volonté de rester chez soi pour vieillir et d'inclure le plus possible les personnes porteuses de handicap dans la société.

Le Département a dans son champ de compétences, la charge des solidarités humaines. Un domaine dont l'État se désengage, selon les élus drômois. La vice-présidente chargée des solidarités et de l'autonomie, Françoise Chazal, souligne les problèmes que cela induit.

"Nous n'avons pas voté "non" de gaieté de cœur, mais déjà au dernier plan régional, nous avions voté avec beaucoup de réserves. Depuis rien a été fait. Il y a de fortes attentes de la part des Drômois ainsi que des professionnels du médico-social."

"Actuellement, c’est un choix de société, de plus en plus de personnes souhaitent vieillir chez elles. Cela devient compliqué car il y a une crise des vocations des métiers de l’aide à domicile. Nous demandons la création d’une offre de service élargie, notamment au niveau des SSIAD, services de soins infirmiers à domicile, à ne pas confondre avec les SAD, soins à domicile."

Dans la Drôme, beaucoup d’infirmières manquent pour arriver à maintenir les personnes âgées chez elles. Le taux d’équipement en SSIAD est de 16,1 places pour 1000 habitants. Un chiffre inférieur à la moyenne nationale qui est de 19 pour 1000."Les toilettes techniques qui relèvent du soin infirmier ne sont plus assurées ou à défaut par les SAD. Les aides à domicile sont contraintes de réaliser des actes techniques alors qu’elles ne sont pas formées pour le faire."

Outre l'aspect technique, le financement des actes pose problème. Les SSIAD sont payées par la CPAM, donc l'État. Quant aux SAD, c'est le Département qui les finance.

Manque de places pour les personnes en situation de handicap

Françoise Chazal explique le vote des élus par un autre point, celui des places manquantes dans les établissements accueillant des personnes en situation de handicap. "Je me suis rendue à l’assemblée générale de l'ADAPEI (association organisée en délégations départementales, avec une affiliation à l'Unapei qui œuvre en faveur des droits des personnes souffrant de handicap mental et de leurs familles, et pour favoriser leur intégration sociale). Les aidants sont épuisés, dit-elle. Quand on se retrouve face à des parents qui ont des enfants en situation de handicap, qui se demandent "où on va mettre nos enfants quand nous ne serons plus là" et que nous n’avons pas de réponse à leur donner, c'est douloureux."

Une centaine d'enfants sont en attente de prise en charge, au sein d'IME (Institut médico-éducatif).

L'indice de vieillissement reste plus élevé dans la Drôme que dans le reste de la région. Le nombre de personnes en situation de dépendance augmenterait de 98% d'ici à 2050 contre 84% pour la région, selon l'INSEE.

Un simple avis

"Ce que nous avons donné, reprend Françoise Chazal, c’est un avis. À présent, nous allons voir ce que vont faire nos collègues des départements voisins. Nous ne sommes pas ravis d’avoir voté contre le plan, mais nous espérons que nous allons être entendus."

Pour Marie-Pierre Mouton, la présidente de l'assemblée drômoise, "l'absence de réponse à la réalité des besoins, des attentes et des souffrances, justifie que le Conseil départemental refuse de valider ce qui s’apparente à un abandon du territoire." Elle qualifie le projet régional de santé de projet régional de gestion de la pénurie en santé. "Valider ce projet, c'est renoncer à ce qui fait l'essence de l'engagement politique : la volonté de répondre à la réalité des besoins exprimés par la population. Nous nous y refusons", conclut-elle.

De son côté, l’ARS tient à rappeler que le projet régional de santé n’est pas un outil de programmation de places, mais constitue un cadre stratégique, d’orientations pour la politique de santé en région pour les années à venir. Le projet présenté devrait servir à orienter les moyens annuellement délégués à l’ARS, en accompagnement de ses actions, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

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