A la tête de l’huilerie familiale depuis 1997, Patrick Richard livre dans «Vous êtes Formidables» les secrets de la production d’huile d’olive. Un savoir-faire qui se transmet de génération en génération. Aujourd’hui, son entreprise monte sa fondation pour soutenir des initiatives locales.
«Plus fort qu’Amazon puisque le magasin vient directement chez vous» plaisante Patrick Richard au sujet de son arrière-grand-père, colporteur. En 1885, aux pieds du Mont Ventoux, il exerce ce métier aujourd’hui moins connu du grand public. «A l’origine ce sont des paysans, des agriculteurs fabriquent de l’huile pour les autres» précise Patrick Richard. Huile, olive, savon : une fois le produit fabriqué, il est livré sur une charrette : traditionnellement, les colporteurs arpentent les routes munis de bonbonnes de verre pour délivrer les provisions.
Passation de flambeau
Le respect de la tradition, c’est justement ce qui anime le chef d’entreprise. Ici l’huile d’olive est une affaire de famille qui contamine chaque génération. En 1958, ce sont les parents de Patrick, Joseph et Mireille, qui reprennent les affaires et ouvrent le premier magasin de l’huilerie. Ils s’installent alors au cœur de la vallée de la Drôme avec un objectif : continuer à faire vivre le métier du colportage mais aussi développer et étendre l’activité. Pourtant, avant d’atteindre cet objectif, la route a été longue.
Le gel dévastateur de 1956
En 1956, l’olivier disparaît. Le premier mois de l’année est doux et la sève commence à monter dans les arbres. Mais en trois semaines à peine, la température va descendre jusqu’à -15°. Une catastrophe agricole : « les gens entendaient comme des coups de fusils. C’était les arbres qui éclataient » décrit Patrick.
Pour voir les oliviers refaire surface, il faut s’armer de patience. L’arbre prend son temps pour pousser. Un olivier donne au bout de 9 ans. Sa pleine maturité, elle, se situe entre 35 et 150 ans. C’est alors seulement au début des années 90 qu’il est à nouveau possible de consommer l’olive. La crise est traversée.
Mais avant de reprendre les rênes de l’huilerie, Patrick a aussi douté : « comme j’avais terminé mes études, j’ai essayé de travailler avec mes parents et ça n’a pas fonctionné comme nous le souhaitions » se souvient-il. Il travaillera alors 10 ans dans une entreprise bancaire mutualiste avant de finalement revenir à ses origines.
Une fondation pour soutenir les initiatives locales
Aujourd’hui, Patrick veille à la production sous toutes ses formes de l’olive, spécifique, implantée dans la Drôme. Sa particularité ? «Un gros noyau et une chair excessivement subtile» s’enthousiasme-t-il : «le fruit de la région se ramasse noir puis est mis en saumure pendant 6 mois pour faire de l’olive en bouche». C’est naturellement quand il parle de ses olives que la bonhommie de l’homme d’affaire ressort le plus. A ses côtés, deux de ses trois enfants contribuent désormais à la vie de l’entreprise. Pour perpétuer la tradition familiale, l’entreprise collabore même avec l’association Family business network. L’huilerie Richard compte désormais 19 magasins itinérants et se porte bien.
En complément de l’activité, la structure monte désormais sa fondation. Objectif : soutenir à hauteur de plusieurs milliers d’euros des initiatives locales solidaires et écologiques.
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