Dans le massif du Vercors, de plus en plus d'arbres dépérissent à cause du manque d'eau. Une situation inquiétante étudiée de près par l'Office national des forêts (ONF) qui replante chaque année pas moins de 50 000 arbres en Drôme et en Ardèche.
La base de l'arbre est encore verte, mais à d'autres endroits les feuilles ou les épines sont tombées laissant apparaitre le tronc. Dans le massif du Vercors en Drôme, plusieurs arbres ou conifères sont en souffrance depuis des années et laissent apparaitre ces signes de dépérissement. Les arbres finissent par mourir, assoiffés d'une embolie gazeuse.
Un arbre, c'est une colonne d'eau, de la racine jusqu'au bout des aiguilles ou des feuilles. Ce sont les caractéristiques physico-chimiques de l'eau qui tiennent cette colonne d'eau.
Bénédicte MazeronResponsable Unité territoriale Vercors/Diois à l'ONF
"En cas de sécheresse, on a, soit un arrêt de la transpiration au niveau aérien, soit un arrêt de la pompe en bas parce qu'on a plus d'eau dans le sol, et on a des bulles d'air qui se forment dans la colonne d'eau qui est ainsi rompue. L'arbre n'a plus sa ressource essentielle pour vivre, pour faire sa photosynthèse", explique Bénédicte Mazeron, responsable de l'unité territoriale Vercors/Diois à l'ONF.
Même si la forêt s'adapte au réchauffement climatique de manière naturelle et qu'elle fait preuve de résilience, il faut quand même l'aider et l'accompagner dans cette adaptation aux épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents. C'est le rôle, entre autres, que joue l'Office National des Forêts (ONF).
L'ONF replante de nombreux arbres parmi lesquels des érables, des tilleuls ou des conifères comme le pin laricio. Des essences plus résistantes au manque d'eau qui se complètent bien entre elles.
On plante en imitant au maximum ce qui se passerait dans la nature.
Bénédicte MazeronResponsable Unité territoriale Vercors/Diois à l'ONF
"On dose la lumière avec les arbres vivants. On protège l'ombre donc on maintient un couvert continu qui est gage de fraicheur pour l'été, qui tempère les gels pour ces petits plants et qui limite l'assèchement du sol et de l'air ambiant notamment dû aux vents l'été qui sont très secs", détaille Bénédicte Mazeron.
Forte de l'expérience que possède l'institution chargée de veiller sur la santé de nos forêts, c'est par la diversité que s'élabore cette politique de replantation des arbres. Diversité sur l'âge, la dimension, les espèces et le patrimoine génétique. Diversité donc pour composer une forêt qui puisse s'adapter au mieux au réchauffement climatique.