Les fortes chaleurs des derniers jours ajoutées aux faibles précipitations depuis le début de l'année conduisent la Drôme à une situation de sécheresse sans précédent. Habitants et professionnels du tourisme s’inquiètent pour la suite de la saison estivale.
Il n'est tombé que 220 mm d'eau depuis le début de l'année. Le niveau d'eau de la rivière n'a jamais été aussi bas. C'est 35% de moins que l'année dernière, et surtout moitié moins qu'il y a 10 ans. Résultat la rivière manque d'eau. Par endroit la Drôme a abandonné son lit pour de petites rigoles, laissant derrière elle des paysages arides.
Aujourd’hui, il manque « au moins 70-80 cm elle arrive au pied des fauteuils normalement », témoigne Martine, une habitante assise au bord de l’eau. Installée en bord de rivière depuis plus de 40 ans, Monique n'avait jamais vu ça : « Avant on pouvait nager de là-bas jusqu'à la crique, et au fil des années les choses ont changé mais comme ça… non… là … ça me fait vraiment mal de voir ça. Pour tous ceux qui vivent de la Drôme, c'est compliqué ».
Les professionnels du tourisme impactés
Si les conséquences sont d’abord écologiques, elles sont aussi économiques. La saison de nombreux professionnels du tourisme s'annonce compliquée.
En effet, les parcours de canoë -kayak sont déjà très restreints et les clients s'attendent à une activité perturbée.« Ce ne sont pas des deux places mais des une place. Et il va falloir descendre souvent je pense parce que ça a bien baissé », souligne Christophe, kayakiste amateur. « On s'attend à faire la moitié à pied... et on m'a dit pas tout à fait », plaisante Denis, lui-aussi kayakiste amateur.
Si certains gardent le sourire d'autres renoncent à leur excursion. Pour les loueurs la situation est intenable.« On n'a pas de perspectives sur les pluies qui pourraient remonter la rivière, donc là on se retrouve en début de saison, à pas savoir quelle direction prendre, quelle décision prendre. Là, si on était sûr qu'il ne pleuve pas on fermerait je pense dans une semaine », se projette avec inquiétude Pierre Capiez, gérant de « Canoë-Drôme ».
En cas de fermeture forcée, ces professionnels demanderont des aides financières à la préfecture, pour leur permettre de survivre jusqu'aux prochaines pluies.