La Drôme et l'Ardèche vont passer partiellement en alerte sécheresse, rejoignant 5 autres départements ayant déjà pris des mesures de restriction d'eau extraordinairement précoces, a annoncé ce lundi 6 mars, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
La Drôme et l'Ardèche, où le déficit exceptionnel de pluies hivernales après un été caniculaire est particulièrement marqué, rejoignent les Pyrénées-Orientales, presque intégralement concernées par des restrictions, ainsi que, partiellement, l'Ain, les Bouches-du-Rhône et le Var.
Nappes souterraines en souffrance
Ces restrictions d'eau interviennent à peine sorti d'un hiver qui n'a pas permis de remplir les nappes phréatiques, alors que la saison est normalement cruciale pour recharger les réserves d'eau douce. 80% des nappes souterraines de métropole étaient en février à des niveaux inférieurs à la normale, selon les données du Bureau des recherches géologiques et minières(BRGM) dévoilées par le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. Contre moins de 50% en février 2022.
Entre février 2022 et février 2023, la majorité des territoires voit l’état de leurs nappes phréatiques se dégrader, a indiqué le ministre, carte à l'appui.
Bientôt 12 départements en vigilance
Cinq autre départements sont passés lundi ou vont passer prochainement en vigilance, stade préalable aux restrictions d'eaux: Yvelines, Corrèze, Vaucluse, Sarthe et Alpes-Maritimes, qui rejoignent la Savoie. "A la fin de cette semaine, nous devrions être à 12 au lieu de 5 départements concernés par des mesures de vigilance ou d'alerte mais la situation peut évidemment continuer à bouger", a déclaré Christophe Béchu, qui faisait le point sur la situation après une réunion avec toutes les préfectures de France.
"Nous prendrons les décisions nécessaires afin d’anticiper tous les risques cet été", a indiqué le ministre.
"Sonner le tocsin"
Le ministre, qui dit "sonner le tocsin" face aux risques sérieux de pénurie d'eau à l'été, avait appelé le 27 février dernier les préfets à prendre des mesures d'économies d'eau "dès maintenant". Le délai pour voir cet appel concrétisé s'explique, selon lui, par le temps nécessaire pour respecter le cadre réglementaire. Il fixe notamment les seuils d'alerte permettant de convoquer les comités départementaux de l'eau, un préalable aux restrictions.
On a sonné le tocsin il y a quelques jours parce que nous savons qu'on est à quelques semaines de la fin de la période de recharge, période la plus favorable pour recharger les nappes phréatiques.
Christophe BechuMinistre de la transition écologique
"Ce n'est absolument pas l'habitude de les réunir si tôt", a rappelé le ministre de la Transition écologique, invoquant le bénéfice d'une évolution réglementaire prise l'été dernier, en pleine canicule, pour permettre des restrictions d'eau de façon plus précoce dans l'année.
"Est-ce qu'il faut revoir ces arrêtés cadres en les durcissant compte tenu du contexte dans lequel nous sommes ? C'est une hypothèse que nous n'avons absolument pas écartée", a déclaré Christophe Béchu.
Et les particuliers ?
Le ministre et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Bérangère Couillard, ont exhorté la population à faire aussi des économies d'eau.
"Il y aura une communication à ce sujet à partir de la mi-avril pour rappeler au grand public les bons gestes", a déclaré Christophe Béchu, rappelant qu'un Français consommait en moyenne 149 litres d'eau par jour. Un autre point d'étape est prévu le 15 mars, après des pluies prévues par Météo France.
Avec AFP