L'absence de pluie prolongée peut réellement menacer les récoltes agricoles. Depuis plusieurs années, les arboriculteurs du Rhône testent des méthodes d'irrigation alternatives pour contrer les aléas climatiques.
François Gonon est arboriculteur dans le Rhône, dans son verger, à Chabanière, il cultive des pommes. Alors qu'il arpente les allées où les fruits sont encore inexistants, il consulte son smartphone. "Là, on est en zone de confort, indique-t-il, mais on est limite à l’assèchement. Et on n'est qu’au 1er mars!"
Sur l’écran de son smartphone, les courbes racontent en temps réel, l’humidification du sol du verger. Ces informations, il les obtient grâce à des sondes plantées dans la terre à 20 et 50 cm de profondeur. L'arboriculteur a installé ce système il y a deux ans sur une parcelle d’un hectare pour 2 000 euros. Une dépense qu'il ne regrette pas. "Certes, il y a le coût de l’appareil, mais vu les économies d’eau réalisées, l’appareil est amorti."
Entre 500 et 800 m³ d’eau sont économisés par an.
De plus en plus d'agriculteurs adoptent ce système. Cependant, Christophe Gratadour, spécialiste en irrigation à la chambre d'Agriculture du Rhône, explique pourquoi ces sondes ne sont pas adaptées à tous les types de culture. "C’est un peu moins adapté au niveau du maraîchage car l’enracinement des légumes est beaucoup plus superficiel, mais il marche sur d’autres productions."
La technologie au secours de l'agriculture
"À la chambre d’agriculture du Rhône, on l’a testé, et aujourd’hui il est largement utilisé sur les grandes cultures, poursuit-il, pour le maïs, c’est 10 à 20 % d’économie d’eau."
A 15 kilomètres du verger de François Gonon, se trouve la parcelle expérimentale de la chambre d’agriculture du Rhône.
Sur ces terres, à Saint Laurent d'Agny sont testés depuis six ans différentes techniques d’irrigation, Goutte-à-goutte, micro jet d'eau, sonde aux pieds des cultures, électrovannes pour optimiser l’arrosage… La chambre d’agriculture du Rhône regarde aussi ce qu'il se qui pratique à l’étranger.
"Des producteurs ont déjà testé un système qui vient d’Israël, du goutte-à-goutte enterré à 20, 25 cm, et nous travaillons également sur des données avec des simulations d’évaporation transpirantielle de l’arbre."
Aussi innovante soit-elle, cette technologie ne remplace pas le regard des hommes sur leur culture assure François Gonon.