5G : Michèle Rivasi est prête à porter le dossier devant la Cour de Justice de l'Union Européenne

Près de 70 maires de la Drôme et de France s'opposent à la technologie 5G bientôt déployée sur le territoire national. En cause : "les risques sanitaires sur le vivant non évalués". Michèle Rivasi, euro-députée, se dit prête à aller devant la Cour de Justice de l'Union Européenne.

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Ils réclament au gouvernement un moratoire sur le déploiement de la 5G en France : plus de 70 élus, dont les maires de grandes villes comme Grenoble, Marseille, Tours ou Bordeaux, mais aussi Dieulefit, Montjoux et La Roche-Saint-Secret dans la Drôme, demandent un moratoire sur le déploiement de la technologie 5G en France.

Michèle Rivasi : "Il y a un manque de débat démocratique"

Dans une visio-conférence organisée mercredi 2 décembre au soir depuis le Parlement Européen, Michèle Rivasi, euro-députée (EELV), n'y va pas par quatre chemins. "Il y a un manque de débat démocratique. La 5G n'a pas été discutée au Parlement, c'est un projet industriel qui nous amène vers la cyber-surveillance. Cela pose un problème de société. C'est toujours de la sur-consommation. On veut un débat démocratique, et on veut attendre les conclusions des organismes de Santé publique."

Des risques sur la santé toujours non-évalués

Selon les maires qui s'opposent à la 5G, plusieurs questions centrales ne sont pas réglées :

  • L’augmentation de la pollution électromagnétique et les risques sanitaires sur le vivant non encore évalués
  • L’impact environnemental de la multiplication des flux numériques et des besoins supplémentaires en énergies dans une période où l’on incite aux économies d’énergie
  • L’augmentation importante des besoins en matières premières rares pour la fabrication de nouvelles antennes et de nouveaux objets communicants
  • Le renforcement de la désocialisation liée aux écrans mobiles et le risque de déshumanisation de la société

"C'est bourré de conflits d'intérêts"

Michèle Rivasi regrette l'absence d'études d'impact de la part de la Commission Européenne. "Il y a bien eu une étude de la part de la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements non Ionisants (ICNIRP). Mais c'est bourré de conflits d'intérêts, avec les industriels et aussi l'armée américaine" dit-elle. "Ils ne tiennent compte que des effets thermiques, ce qui est insuffisant."

Valeurs de rayonnement

Patrice Goyaud, ingénieur physicien et administrateur de l’association Robin des toits, se fait le relais de travaux scientifiques sur les valeurs limites des fréquences utilisées pour la téléphonie mobile. "Une exposition de la 4G est deux fois supérieure à celle de la 3G".
Concernant la 5G, voici les recommandations de l'ICNIRP, l'organisation scientifique indépendante :

Pour la 5G en 2020, l'ICNIRP, l'organisme qui préconise ces valeurs de normes et qui est extrêmement inféodée à l'industrie du numérique, préconise le double des valeurs existantes pour des fréquences qui vont de 1 à 6GHz.

 
Electrosmog

Patrice Goyaud précise que la 5G va se superposer aux technologies existantes, "elle ne va pas les remplacer".
Résultat : "On va se retrouver très rapidement avec un grand renforcement de l'electrosmog".
Qu'est-ce que l'electrosmog ? Le terme générique désigne la pollution électromagnétique, générée par la technologie.

Dans l'avenir, il se peut aussi qu'elle (la 5G) devienne aussi un standard unique et exclusif de la télécommunication et de la transmission des données. Cela veut dire qu'elle va peut-être se substituer intégralement à toute technologie filaire, notamment par exemple ce qu'on appelle l'ADSL pour l'internet haut débit.

En Suisse, où la 5G est déjà développée, les mesures effectuées par l'expert, David Bruno, mettent en évidence des valeurs de rayonnement, "3 fois supérieures à celles de la 4G".

Une antenne 5G permet de couvrir un million d'objets par kilomètre carré. "Et on estime qu'il y aura 50 à 100 milliard d'objets connectés au niveau de la planète d'ici 2025, ou peut-être 2030". Le faisceau est orientable car l'antenne suit l'objet connecté dans ses déplacements.
Patrice Goyaud indique par ailleurs, que la 6G serait déjà en test en Chine, où ce ne sont pas les objets qui sont traçables, mais l'humain lui-même qui serait "branché en permanence".

La 5G devrait être installée à partir de 2023 en France, avec des bandes passantes différentes selon les espaces concernés :

  • 700 Mega Hertz en zone rurale, "une bande passante très pénétrante. Ce serait une 5G bas débit."
  • 3,5 Giga Hertz pour les villes
  • 26 Giga Hertz pour l'espace et les satellites

"Il faut se mobiliser"

Michèle Rivasi rappelle que l'Organisation Mondiale de la Santé a classé les rayonnements électromagnétiques comme cancérigènes possibles (une corrélation entre l'usage intensif du téléphone portable et le risque de développer une tumeur du cerveau a été établie par l'étude internationale Interphone). "De plus en plus de scientifiques s'inquiètent des effets sur la santé" dit-elle : des études scientifiques sur des insectes ont montré un risque de brûlure sur la peau, et des effets sur la cornée. Enfin une étude britannique montrerait que les feuilles d'arbres pourraient stopper "90% des ondes de la 5G. Faudra-t-il abattre tous les arbres plantés dans les villes ?" demande-t-elle avec un brin d'ironie.

"On ira jusqu'à la Cour de justice européenne "

"Il ne faut pas perdre espoir" dit l'euro-députée. "Il faut se mobiliser. Le pouvoir est aux mains des citoyens. Il ne faut pas rendre la population dépendante de ces communications qui permettent de mieux contrôler les gens. On ira jusqu'à la Cour de justice de l'Union Européenne car on nous impose la 5G sans respecter la législation de l'UE."

Le 7 décembre 2020, une étude sanitaire et une étude environnementale seront discutées au Parlement Européen, avec des scientifiques venant du monde entier, pour discuter des effets éventuels sur la santé.
 

Pour voir ou revoir cette visio conférence du 2 décembre 2020, cliquez ici.

 

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