Six ans après sa disparition, une partie du corps du Drômois a été retrouvée dans le Vercors, a communiqué le parquet de Valence ce mercredi 4 janvier. Une avancée dans l'enquête qui laisse encore de nombreuses questions sans réponse pour François-Régis Pique, son compagnon.
François-Régis Pique se disait certain que son compagnon n’était pas simplement parti. La découverte du crâne d’Eric Foray dans le massif du Vercors, annoncée ce mercredi 4 janvier par le parquet de Valence, en a apporté la confirmation. Une étape majeure dans l’enquête sur la disparition, le 16 septembre 2016, de ce quadragénaire parti faire des courses à Chatuzange-le-Goubet, près de Romans-sur-Isère (Drôme).
"Ne pas savoir, il n’y a rien de pire", réagit François-Régis Pique, qui a appris la nouvelle par son avocat. Avant d’ajouter : "Donc oui, c’est un soulagement et en même temps, c’est tellement horrible. (…) Là, j’ai des images horribles. Je me dis : "Qu’est-ce qu’on lui a fait ? Pourquoi ? Et qui ?" J’espère qu’il n’a pas souffert, qu’on ne l’a pas torturé… Il y a toutes ces questions-là maintenant dans la tête et je vais me battre pour savoir. Parce que ne pas savoir, c’est invivable. On n'a retrouvé qu’un crâne, c’est tout. Pour l’instant, on ne nous dit rien de plus."
Aucune hypothèse n'est écartée
L’enquête, confiée au groupe cold-cases de la section de recherche de Grenoble appuyée par la gendarmerie de la Drôme, a vu ses qualifications élargies de l'enlèvement et séquestration au meurtre. Le parquet a confirmé que pour l'heure, "aucune hypothèse n’est écartée". François-Régis Pique, lui, est persuadé que son compagnon a été victime d’un acte criminel : "La thèse du suicide, je n’y crois pas. Mais quoi ? Et pourquoi ? Eric était un garçon tellement gentil, à l’écoute de tout le monde, prêt à rendre service. Et il n’y avait pas très longtemps qu’on habitait la Drôme. On ne connaissait pas beaucoup de monde. (…) Je ne comprends pas."
Une conviction partagée par son avocat, Me Bernard Boulloud : "Il a été vu pour la dernière fois dans deux magasins (…), souriant, avec ses commissions", fait-il valoir. "Malgré toutes les recherches depuis plus de six ans, on n’a jamais retrouvé le véhicule. Quelqu’un qui veut se suicider – alors qu’il n’était pas suicidaire -, ne va pas cacher son véhicule." Les recherches se poursuivent pour retrouver le 4X4 Suzuki Grand Vitara, couleur or.
Toute personne susceptible de détenir des informations est invitée à se rapprocher de la gendarmerie. En 2018, après les révélations sur le parcours criminel de Nordahl Lelandais, l'affaire avait rejoint les dossiers de disparitions étudiés par la Cellule Ariane, l'unité créée pour examiner le passé de l’ancien maître-chien. Cette piste n'avait pas été retenue.