"C'est un honneur que j'aborde avec beaucoup d'humilité". Samedi 21 septembre, le maire LR de Valence, Nicolas Daragon, a été nommé au sein du gouvernement de Michel Barnier, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur chargé de la sécurité du quotidien.
"Michel Barnier a su faire confiance à des élus locaux. Ce n'est pas souvent que des maires sont en charge de la sécurité à l'échelle nationale", a déclaré aujourd'hui Nicolas Daragon, fraîchement nommé ministre délégué auprès du nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Le maire Les Républicains de Valence a exprimé sa "reconnaissance" envers le Premier ministre. Ce lundi 23 septembre, il a fait ses premiers pas à Paris et pris ses fonctions de ministre chargé de la Sécurité du quotidien.
Cumul des mandats : qu'en pensent les Valentinois ?
Ministre délégué, président d'agglomération, vice-président de la Région et maire. Un mandat national et trois mandats locaux pour Nicolas Daragon. Que pensent les Valentinois de ce cumul des mandats, parfaitement légal pour un ministre ? Certains sont partagés. Si certains sont fiers, d'autres sont franchement sceptiques.
"Ça fait plaisir, il a de l'appétit politique. Ça va le mettre en confiance, il va encore progresser. Il a l'envie, la motivation, il est jeune, il faut foncer", déclare un habitant croisé ce lundi matin.
"Ça fait beaucoup de mandats pour une seule personne", avance une habitante de la communauté de communes avec prudence. Le président d'agglomération et vice-président de la Région risque d'être aux abonnés absents localement, selon elle.
"Ça fait beaucoup de choses pour un seul homme", déclare un autre Valentinois. Une petite phrase souvent prononcée : "ça fait beaucoup pour une seule personne, beaucoup de travail". Les Valentinois ne sont pas vraiment bavards.
"Je lui fais confiance. Il saura jauger la charge", explique a contrario un habitant installé depuis plusieurs années dans la ville.
Un maire peut cumuler : il peut être élu maire de sa commune, président d’une intercommunalité et élu conseiller départemental ou régional. Il peut assurer une fonction de vice-président. En 2020, ministre ou maire. Il fallait choisir.
Démission
Avec la nomination de Nicolas Daragon dans le gouvernement Barnier, l'opposition redoute un maire absent. "Quelle image donne-t-on aux citoyens ? Ils élisent un maire qui déjà cumule des mandats, qui est nommé ministre, qui ne sera quasiment plus présent sur place et qui délègue. Son argument est de dire que son équipe est responsable et qu'elle connaît les dossiers. Si ses élus sont compétents, qu'il leur laisse la place, qu'il démissionne", déclare Jimmy Levacher, élu d'opposition (Gauche écologiste et populaire et insoumis) au conseil municipal de Valence.
Pour l'opposition, Nicolas Daragon devrait renoncer à son fauteuil de maire de Valence : "Ça parait déontologiquement et démocratiquement du bon sens. On ne peut pas cumuler : maire, président de l'agglomération, vice-président de la Région et ministre. Humainement, c'est impossible ! Quatre fonctions aussi importantes", ajoute Jimmy Levacher.
Le conseiller dit redouter "un abandon" de la ville. "On a eu d'énormes problèmes d'insécurité sur Valence, il n'était pas toujours présent alors qu'il n'était pas ministre. Aujourd'hui, il va devoir gérer une problématique nationale, il sera encore plus absent et les problèmes vont s'accentuer", prédit ce dernier.
"Les deux pieds dans la réalité"
"Face à la délinquance, aux incivilités et aux agressions en tout genre, le rôle et les missions de notre "police du quotidien" sont plus que jamais essentiels. Proposer à un Maire, d’habitude tenu à l’écart de ces sujets, d’agir en 1ʳᵉ ligne est une grande responsabilité", a réagi Nicolas Daragon dès samedi à sa nomination. "Travaillant depuis longtemps sur ces sujets, j’ai d’ores et déjà rédigé une feuille de route", poursuit le nouveau ministre délégué. Une feuille de route qu'il dit vouloir transmettre très vite à Bruno Retailleau.
Concernant sa fonction de maire de Valence, Nicolas Daragon est clair. Il ne veut pas renoncer à son mandat local. Maire de Valence depuis 2014, il entend conserver son siège d'édile, son "ancrage, sur le terrain". "Je garderai les deux pieds dans la réalité. Mon ancrage à Valence, sur le terrain, au service de mes concitoyens, est pour moi une évidence absolue", conclut Nicolas Daragon.
À l'hôtel de ville de Valence, on se veut rassurant. L'organisation de l'emploi du temps du maire ministre va se mettre en place.