Une marche blanche pour Thomas. L'adolescent de 16 ans a reçu un coup de couteau mortel dans la nuit du 18 au 19 novembre à Crépol, en marge d'une fête de village qui a viré au cauchemar. Près de 6000 personnes ont manifesté leur soutien à ses proches.
Le drame qui a frappé le village de Crépol a déclenché une avalanche de commentaires, d'émotions et parfois de réactions violentes sur les réseaux sociaux. Ce mercredi 22 novembre, une marche blanche est organisée en hommage au jeune Thomas à Romans-sur-Isère où se trouve le lycée de l'adolescent. La marche, partie du lycée du Dauphiné de Romans-sur-Isère vers 13 h 30, a pris la direction du stade Albert Donnadieu, pour un moment de recueillement. Son club de sport et son lycée lui ont déjà rendu hommage dimanche et lundi.
Marche blanche : une immense foule endeuillée
Ce mercredi, peu après 13h, une foule immense était déjà présente devant le lycée que fréquentait Thomas. L'adolescent était scolarisé en terminale au lycée du Dauphiné. Il jouait au rugby avec le RCRP au stade Donnadieu. La marche a relié ces deux lieux.
En tête de cortège, ses camarades du club de rugby, une quinzaine de jeunes, font bloc. Ils ont revêtu le maillot du RC Romans-Péage. Ils ont marché avec les maillots bleus du club barré d'un "Thomas repose en paix", en mémoire de leur jeune capitaine. Les sportifs ont formé une haie d'honneur à
l'arrivée du cortège dans le stade, environ trente minutes plus tard.
"On t'oublie pas", "justice pour Thomas", "Thomas, on t'aime"... Dans la foule, les participants à la marche blanche sont venus avec des pancartes et des slogans pour rendre hommage à l'adolescent. Sur des t-shirts, les proches endeuillés arborent un portrait de l'adolescent, tout sourire.
Dans le cortège, l'ambiance est lourde. Les proches et les amis de Thomas défilent dans le plus grand silence. Même recueillement pour les Romanais qui voient défiler les marcheurs.
#Drôme #RomansSurIsère Une foule immense participe à la #marcheblanche en hommage à Thomas, victime d'un coup de couteau mortel à #Crépol
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Plusieurs milliers de personnes participent à cette marche qui relie le lycée du Dauphiné et le stade Donnadieu. Dans la foule, les visages sont fermés et les yeux baissés. Près de 6000 personnes sont rassemblées dans les rues de Romans-sur-Isère pour cet hommage, selon les chiffres officiels. Les marcheurs ont défilé derrière une grande banderole en tissu blanc où était inscrit "Thomas, on t'aime", avec un grand cœur.
#Drôme #MarcheBlanche pour #Thomas : une foule silencieuse est venue rendre hommage à l'adolescent tué le week-end dernier.
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Entre tristesse et colère
Vers 14h, le cortège est arrivé au stade. La foule est toujours aussi compacte et silencieuse. Croisé dans le cortège, un père de famille, partagé entre colère et tristesse, explique la raison de sa présence : "j'ai deux petites filles dont une qui devait aller au bal. Je suis là par solidarité pour les parents. Ce qui s'est passé est inadmissible, c'est abominable. Participer à cette marche blanche, c'est le minimum qu'on puisse faire". Alice, une autre mère de famille, est très émue. "C'est juste ignoble, il n'y a même pas de mots".
Jade et sa mère sont venues défiler côte à côte. La camarade de la victime n'a pas non plus de mots, encore choquée par la disparition tragique du jeune homme. Sa mère explique sa présence dans le cortège : "c'est juste en mémoire de Thomas. Il avait l'âge de ma fille. Je me mets à la place de ses parents, ça aurait pu être ma fille ce soir-là. Elle devait aller au bal, mais elle n'a pas pu". Et finalement, l'adolescente finit par lâcher, avec une colère froide : "j'ai du dégoût, de la haine. Il n'y a rien à dire de plus : c'est des enfoirés !"
#Drôme #MarcheBlanche à #RomansSurIsère pour #Thomas, tué à #Crépol : le cortège est arrivé au stade pour un moment de recueillement. La foule compacte est silencieuse.
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Au terminus de la marche, sur la pelouse du stade Donnadieu, derrière une banderole montrant le jeune homme tout sourire, la foule s'est rassemblée pour un temps de recueillement. Après une courte allocution, le silence a laissé place aux applaudissements. Sur la banderole, quelques mots simples encadrent le portrait du lycéen : "Thomas à jamais dans nos cœurs. On t'aime"
#Drôme Hommage à #Thomas tué à #Crépol.
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Au stade Donnadieu, terminus de la #MarcheBlanche après une courte allocution, les applaudissements.
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La mère de l'adolescent souhaitait "un bel hommage", avec beaucoup de monde et "dans le calme" comme elle l'a confié à l'hebdomadaire Paris Match.
Le parcours de la marche
La préfecture de la Drôme a donné le parcours de la marche blanche. Le cortège doit prendre le boulevard Rémy Roure, puis emprunter l'avenue de Saint-Donat (la RD53), passer devant le collège Debussy avant de se terminer devant le stade. Elle prévient que la circulation et le stationnement vont être fortement perturbés. Les pouvoirs publics ont recommandé d'anticiper les déplacements.
#MarcheBlanche | ⚠ prévue ce mercredi 22 novembre, à partir de 13h30, à #romanssurisere.
— Préfet de la Drôme 🇫🇷🇪🇺 (@Prefet26) November 22, 2023
❌ La circulation et le stationnement vont être fortement perturbés sur le parcours le temps de la manifestation.
➡ Anticipez ou différez vos déplacements si cela est possible
➡ Départ… pic.twitter.com/XHJBV90eQd
Hommage "apolitique"
Cet hommage organisé par la famille "se veut apolitique par respect pour la famille", précise le message publié sur le compte Facebook du club de rugby RC Romans-Péage. Mais très vite, des comptes de l'ultradroite ont appelé sur les réseaux sociaux à la mobilisation pour la marche blanche. Le lycéen, passionné de rugby, était licencié de ce club sportif.
Les obsèques de Thomas doivent avoir lieu ce vendredi 24 novembre dans le village de Saint-Donat-sur-l'Herbasse, commune voisine de Crépol. Thomas allait fêter ses 17 ans début décembre. De son côté, la municipalité de Crépol a mis ses drapeaux en berne. Des roses et des bougies ont été déposées devant les portes d'entrée de la salle des fêtes, sous scellés. La commune a mis à disposition de la population un livre blanc, "pour toutes les personnes qui souhaitent apporter leur soutien à la famille de Thomas, par un mot, un témoignage". "Ce livre sera remis à la famille", précise la mairie.
Une fête qui vire au drame
Une fête village qui rassemblait près de 350 personnes à Crépol, le week-end dernier. Des individus qui ont tenté de s'introduire dans la salle et qui ont été refoulés par un vigile. Une bagarre qui éclate à l'extérieur de la salle des fêtes et des couteaux... tous les ingrédients pouvant conduire à un drame étaient rassemblés dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier dans cette commune tranquille du nord Drôme. Le jeune Thomas, 16 ans, a reçu un coup de couteau fatal. L'adolescent n'a pas survécu à ses blessures. Il est décédé lors de son transport vers un hôpital lyonnais. Au total, cet épisode de violence a fait huit blessés et de nombreuses personnes choquées. Deux autres jeunes hommes de 23 et 28 ans ont été grièvement blessés dans la bagarre et hospitalisés en urgence absolue. L'un d'eux a reçu des coups de couteau au thorax. Leur pronostic vital ne serait plus engagé.
9 interpellations
Neuf suspects ont été interpellés mardi et placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête pour "meurtre" et "tentatives de meurtres en bande organisée" menée par les gendarmes.
"Formellement désigné comme auteur du coup de couteau mortel" et interpellé, le principal suspect est un jeune homme de 20 ans qui habite "le centre" de Romans-sur-Isère et "non le quartier de la Monnaie", a précisé mardi, dans un communiqué de presse, le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny. Selon le procureur, ce dernier est de nationalité française, né à Romans-sur-Isère, d'une mère de nationalité française.
Le meurtrier présumé a été arrêté mardi après-midi dans la région de Toulouse, en même temps que six autres suspects, tous Drômois. Ils ont été identifiés comme lui grâce à l'enquête de terrain. Ils étaient "étroitement surveillés" depuis quelques jours. "Le principal suspect et ces 6 acolytes (...) semblaient prêts à se remettre à nouveau en mouvement", précise le procureur. Leur interpellation par l'unité locale du GIGN et le Groupe d'Observation et de Surveillance de Toulouse s'est déroulée "sans incident".
Parallèlement, en fin d'après-midi mardi 21 novembre, deux autres suspects ont également été interpellés dans le secteur de Romans-sur-Isère. Une interpellation avec le concours du GIGN.
Les gardes à vue des 9 suspects peuvent durer jusqu'à 96 heures. "Il s'agira désormais de confirmer l'implication et le rôle des individus interpellés", a indiqué le procureur.