Le potager solidaire, ça vous parle ? Un petit bout de terre sur le plateau de Lautagne à Valence pour faire pousser des fruits et légumes bio. Les récoltes viendront compléter les denrées alimentaires récoltées dans les grandes surfaces.
"Trouver un terrain pour pouvoir le cultiver, l’arroser, planter … ", voilà comment l’un des créateurs du potager solidaire résume le projet. Salades, épinards, fraises, framboises … Situé sur le plateau de Lautagne, à Valence, le jardin de 1 600 m2 regorge de fruits et de légumes bio qui seront ensuite distribués aux 82 associations partenaires de l'aide alimentaire. Ils seront ensuite répartis entre les bénéficiaires de l’aide alimentaire. Pas moins de 15 000 personnes auront le plaisir de goûter ces produits. Et ce n’est pas tout : certains d’entre eux pourront participer à la récolte des fruits et des légumes. Un projet engagé qui enthousiasme plus d'une personne.
"C'est primordial pour que les gens aient une nutrition saine"
"Du coup vous ramassez tout, petites et grandes, bien à la base de la tige et vous laissez juste les graines, vous ramassez à 2 mains", explique Louise, maraîchère pédagogique, à des bénéficiaires de la banque alimentaire et à des bénévoles venus ramasser les fruits et les légumes.
Sous un soleil de plomb, les apprentis maraîchers remplissent des cagettes très assidûment de feuilles d’épinards tandis que d’autres bêchent. Parmi eux, Alicia, en stage au potager solidaire pour une semaine, est comblée par cette expérience : "Ca fait chaud au cœur de savoir se servir de la terre avec ses mains (...) et d'être dans une agriculture qui est plutôt bio, plutôt naturelle".
A l’origine du potager solidaire, le besoin de trouver des produits de qualité et tiennent assez longtemps. : "Avec les grandes surfaces on n’arrive pas à avoir suffisamment de fruits et légumes (...) déplore Jean-Pierre Serafini, président de la banque alimentaire Drôme-Ardèche.
Hors de question pour les bénévoles de la banque alimentaire de se résigner ! Tous ceux qui portent le projet insistent : il faut encourager la population à consommer des denrées équilibrées et de saison. "Les produits frais, c'est primordial pour que les gens aient une nutrition saine", martèle le Jean-Pierre Serafini. "Il faut absolument pouvoir assurer une production locale, le plus possible (…) On s’en est bien rendu compte lors de l’épisode de Covid, le fait que les productions soient éloignées posait des problèmes", renchérit Michelle, une autre instigatrice du projet. Le projet a pu bénéficier d'aides publiques : 46 000 euros de l’Etat et un terrain prêté par la ville de Valence.
Et l'aventure ne fait que commencer : "l’année prochaine, ça va être super; il va y avoir plein de framboises et plein de fraises", s’enthousiasme Michelle.
Le maître-mot : le partage !
Au potager solidaire, le partage est roi. "Il y a quelque chose d’extrêmement valorisant de dire qu’on va apporter à manger à des gens qui n’ont pas forcément les moyens de se nourrir", se réjouit Louise. "L’idée c’est que ce soit un tremplin pour un retour à l’emploi (…), qu’ils puissent justifier de cette expérience, en disant qu’ils ont travaillé en maraîchage bio", poursuit-elle.
"Il faut que ce soit pédagogique (…) ça crée une dynamique au niveau des bénéficiaires (…) ce projet, ce n’est pas seulement de cultiver et d’avoir du rendement (…) c’est aussi de créer du lien social avec nos bénévoles (…) partager des bons moments au calme", explique Michelle.
Dans ce lieu où la faune et la flore ont tous leurs droits, les bénévoles envisagent même d'installer une pergola. L'atmosphère est donc bel et bien à la convivialité !
L’idée, c’est que ce soit un tremplin pour un retour à l’emploi.
Louise, maraîchère pédagogique
La banque alimentaire se réinvente
Le potager solidaire s'inscrit dans une démarche plus globale de la banque alimentaire : donner un nouveau souffle aux collectes.
"J’espère que ça va permettre d’essaimer ce type de méthode un petit peu partout (...) la fédération est tellement enthousiaste qu'elle va nous mettre dans son rapport d'activité annuel" s'enthousiasme la bénévole.