Voir le marché de l'éclairage public donné à un privé alors que la ville est l'actionnaire majoritaire de Gaz et Electricité de Grenoble, voilà qui créé la polémique depuis des semaines. Pour calmer le jeu et tenter de réfléchir à une troisième piste, Eric Piolle demande aujourd'hui un délai.
Le maire de Grenoble vient de demander au préfet de l'Isère un délai de 9 mois afin d'étudier la faisabilité de l'exploitation de l'éclairage public en régie municipale. "A l'issue de cette étude", explique Eric Piolle dans un communiqué, "la municipalité choisira l'option la plus performante (régie ou marché public) pour réaliser son Plan lumière."
Début octobre, les salariés de GEG, détenu à 50% + 1 action par la ville, apprenaient la perte du marché de l'éclairage public au bénéfice d'une association entre Vinci et Bouygues. Depuis, ils se sont invités en conseil municipal pour crier leur colère. Mais que faire alors que le résultat de l'appel d'offres a été validé? La maire propose aujourd'hui une troisième piste: ralentir la procédure pour, peut-être, repasser à "une vraie régie municipale" du gaz et de l'électricité. "Il nous faut reconquérir le bijou de famille que représente GEG", avait déclaré Eric Piolle au lendemain de la manifestation des salariés. GEG, société mixte, n'est plus jugé assez "public" par la frange la plus à gauche de la majorité municipale.
Alors pour défendre cette position, Eric Piolle dit s'appuyer sur "des archives officielles qui remontent à 2010". A l'époque, "le scénario 'régie municipale' aurait été intentionnellement écarté par la précédente majorité." Et le maire le déclare sans détours: "au lieu d'envisager sérieusement toutes les possibilités, l'ancienne majorité a choisi de livrer GEG à une compétition à hauts risques, après avoir affaibli l'entreprise: sous-investissement récurrent dans l'éclairage public, dépendance accrue à l’actionnaire privé GDF-SUEZ."On a livré GEG à une compétition à hauts risques"
Avec ce délai de 9 mois, l'actuelle municipalité souhaite se donner du temps pour définir "le meilleur dispositif pour son Plan lumière" qui prévoit d'importantes économies d'énergie, une baisse de la pollution lumineuse et une amélioration de la qualité de l'éclairage pour la tranquillité publique.