Invité de France 3 Alpes, le maire de Grneoble Eric Piolle a rappelé que l'appel d'offres pour l'éclairage public a été lancé durant le précédent mandat et que l'offre des groupes du Cac 40 Vinci et Bouygues est meilleure que celle du petit GEG, historique fournisseur local.
Au lendemain du conseil municipal avorté suite à l'irruption des salariés de Gaz & Electricité de Grenoble (GEG), le maire Eric Piolle était l'invité de France 3 Alpes. Il a répété sa condamnation d'un "événement grave" tout en se voulant rassurant : "il n'y aura aucun licenciement", a promis l'élu EELV, dont la commune est actionnaire majoritaire (51%) de la société GEG, laquelle devrait pourtant perdre son principal contrat.
Eric Piolle a également mis en cause "les municipalités précédentes", qui ont selon lui "un peu abandonné l'éclairage public".
En 2012, la réglementation européenne a imposé aux communes d'ouvrir le marché de l'éclairage public à la concurrence. Une décision de justice oblige la ville de Grenoble à s'y conformer dès le 1er janvier 2015. Un appel d'offres a donc été lancé, dès 2012, par la municipalité socialiste. Naturellement, "il était inscrit que GEG pouvait perdre ce marché", rappelle aujourd'hui Eric Piolle.
Or "la Commission d'appel d'offres a jugé à l'unanimité que l'offre proposée par le concurrent de GEG [une association des groupes côtés au Cac 40 Vinci et Bouygues, ndlr] est meilleure", constate le maire de Grenoble.
Il ne faut plus que la délibération du conseil municipal pour acter que l'éclairage de la ville de Grenoble ne sera plus, en 2015 et pour 8 ans, l'affaire de GEG.
Selon Mathieu Chamussy (opposant UMP), qui demande une réunion du conseil d'administration de GEG, le conseil municipal peut très bien revenir en arrière en refusant de signer le marché. Pour conclure avec GEG ? Il faudrait justifier juridiquement cet accord avec une entreprise plus chère que sa concurrente. A moins qu'un nouvel appel d'offres ne soit lancé et que GEG se montre alors plus agressive...
Un tel scénario est fort improbable, la majorité du conseil municipal étant acquise à Eric Piolle. Mais est-ce vraiment une mauvaise nouvelle pour GEG ? Le maire de Grenoble parle de cette entreprise comme d'un "bijou de famille" qu'il voudrait "reconquérir". L'élu EELV "réaffirme [son] souhait de rentrer dans le giron public" la société. Avec l'hypothèse d'une régie publique de l'électricité, au même titre que la régie de l'eau, déjà initiée par les écologistes.
Et à Eric Piolle de tâcler au passage l'opposition socialiste, en rappelant que GEG "a été privatisée par Alain Carignon dans les années 80 et vendue par la municipalité précédente jusqu’en 2042 à l’actionnaire privé GDF Suez".