A l'issue d'une nouvelle audience en ce début décembre au Tribunal d'Annecy, 3 dossiers ont été retenus pour la reprise de Wesford. Dans le meilleur des cas, 16 emplois sur 117 seraient maintenus. Sans parler des élèves...
"Du dépit", c'est ce que ressentent les salariés de l'école et ce que rapporte Christian Gros, délégué du personnel. D'où que se portent les regards, l'avenir paraît en effet bien sombre, pour les salariés comme pour ses élèves, qui étaient censés passer leur diplôme cette année.
Ce vendredi 7 décembre, le tribunal va rendre sa décision, et désigner le repreneur le plus fiable, à ses yeux, pour remettre l'école de commerce et de management sur les rails. Un suspense de courte durée car le nom du "messie" est déjà sur toutes les lèvres: Savoie décision, un groupe de formation basé à Annecy.
En face, deux autres dossiers : celui de l'IDRAC, école de commerce à Grenoble, et plus surprenant, celui d'une holding marocaine de production laitière.
Savoie Décision présenterait le dossier le "plus acceptable" et le plus solide financièrement. C'est aussi celui qui propose de maintenir le plus de postes. Et pourtant, la perspective de ce plan social est terrible: seuls 8 emplois à Grenoble, et 8 à Villeurbanne seraient conservés. Ce qui laisserait sur le carreau 101 salariés.
Pour les élèves, la proposition n'est pas plus rassurante: dans son dossier de reprise, qui prévoit un retour à l'équilibre financier en 2013, Savoie décision propose de ne pas poursuivre certains cursus:
- BTS Commerce International, Communication, et VTP Tourisme
- master A
- bachelors (Bac + 3)
Plus d'une centaine d'élèves sont concernés. Ils devraient facilement retrouver une école chez les nombreux concurrents de Wesford. Reste la question du remboursement des frais de scolarité...
Comme une liquidation :
"C'est comme une liquidation pour nous", conclut Christian Gros. Il y avait pourtant de l'espoir le 26 octobre 2012, lorsque l'école Wesford avait été placée en redressement judiciaire.
"Il faut croire que le business et le capitalisme touchent aussi la formation, on est encore naïfs", ajoute-t-il.
Et de s'expliquer: "quand on a été racheté par la holding Eduservices, on nous a vendu un projet. Mais en fait, il ne tenait pas la route. Duke Street, le fond de pension anglais qui est derrière Eduservices a considéré qu'il ne pouvait plus assumer les pertes engendrées par Wesford. Du coup, il n'a pas voulu finir l'année".
"C'est dégueulasse", poursuit Christian Gros, Duke Street possède 80 millions d'euros en fond propre, c'est énorme. Ne me dites pas qu'ils n'auraient pas pu attendre le mois de juin pour fermer l'école !"
En attendant, les cours ont toujours lieu...