Wesford Grenoble et Villeurbanne en redressement judiciaire

Les écoles Wesford de Grenoble et Villeurbanne sont de nouveau en redressement judiciaire avec une période d'observation de 6 mois, a-t-on appris du prononcé du tribunal de commerce d'Annecy.

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Salariés et étudiants sont soulagés car ils redoutaient une liquidation. Un administrateur sera chargé de trouver un repreneur. En attendant chacun redoute les décisions des gestionnaires qui pourraient décider de disperser les activités vers d'autres écoles du groupe. Les seuls "actifs" de ces établissements privés demeurent les contrats passés avec les étudiants.

Le tribunal de commerce d'Annecy a accordé un sursis à Wesford, une école privée de commerce et de management implanté à Grenoble et à Lyon-Villeurbanne. Mais l'inquiétude demeure parmi les professeurs et les étudiants.

Au rythme où va le déficit, il pourrait atteindre les 3 millions d'euros à la fin de l'année, si les actuels propriétaires ne remettent pas la main au portefeuille. Depuis la reprise par la holding "Eduservices", en mai dernier, aucune politique n'a visiblement été menée pour réduire la voilure. "Eduservices" misait simplement sur les recrutements de nouveaux étudiants, et avait mis la barre très haut. Seulement, les effectifs de la rentrée n'ont pas été à la hauteur des prévisions et ces écoles se sont retrouvées en grande difficulté. Le "trou" se creuserait de 300.000 euros par mois, selon nos informations.

Un mardi au tribunal de commerce d'Annecy


Mardi 23 octobre, une trentaine d'étudiants de Wesford Grenoble et Villeurbanne avait fait le déplacement jusqu'au tribunal de commerce d'Annecy pour connaître le sort réservé à leurs écoles privées de commerce et de management.

Finalement, ces étudiants n'étaient pas fixés, la délibération étant remise à jeudi. Avec les salariés des écoles, ils croisaient les doigts, en espérant que la juridiction commerciale s'orienterait vers un redressement judiciaire et non vers une cessation de paiement, comme semblaient le souhaiter les "propriétaires" de Wesford. Le juge a d'ailleurs rappelé le représentant de cette holding à un comportement plus responsable à l'égard de ses écoles, sachant que dans les entreprises qui ont participé à la reprise en mai dernier, il y a des sociétés qui ont des moyens. "Il faut vous occuper de vos filiales", a conclu le juge du tribunal de commerce.

Lundi, jour de manif à Grenoble

Une centaine d'étudiants a manifesté, le 22 octobre, aux portes de l'Ecole Supérieure de Commerce et Management Wesford à Grenoble. Ils ont payé leur frais de scolarité alors que l'école serait en cessation de paiement. 

Entre 4.000 et 8.000 euros, c'est le montant des frais que les étudiants de Wesford Grenoble se sont vus réclamer jusqu'à la semaine dernière encore. Ont-ils payé pour une formation qui n'aura finalement pas lieu ? ils se le demandent, d'où cette mobilisation, ce lundi matin, devant l'établissement en plein centre-ville de Grenoble.


En janvier 2012, après 25 ans d'existence, Wesford Grenoble déposait le bilan. A l'époque, pour la direction, il ne s'agissait que d'un simple problème de trésorerie. Pourtant, le 10 mai dernier, il lui fallait faire appel au groupe Eduservices. Le leader français de l'enseignement supérieur privé (associé au fonds d'investissement Duke Street Limited) s'engageait auprès du tribunal de Commerce à redresser l'établissement. Mais, ces jours-ci, Eduservices a décidé de présenter un nouveau dossier auprès de la justice commerciale. Le comité d'entreprise a formulé un avis "négatif et motivé" contre cette proposition.
La direction de Wesford Grenoble n'a pas voulu répondre à nos questions.
L'école de Grenoble compte 250 élèves mais Wesford a aussi un établissement à Villeurbanne, dans le Rhône, qui compte autant d'étudiants.

Une école de commerce rattrapée par le business ?

Derrière Eduservices, la holding qui a repris Wesford, il y a le fond d'investissement Duke Street (à hauteur de 55%). Dans une interview visible sur le site internet educpros.fr, le président d'Eduservices expliquait en 2010: "travailler avec un fond d'investissement oblige à plus de professionnalisme et de discipline. Il nous demande un taux de rentabilité classique, autour de 8%, mais il nous donne les moyens de mener à bien de nouveaux projets".

Beaucoup imaginent que cette politique peut mener à la fermeture de certaines écoles, pourquoi pas celles de Grenoble et Villeurbanne.



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