Dans un communiqué, les élus écologistes du conseil général de l'Isère et des écologistes du Trièves font comprendre qu'ils ne sont pas mécontents des doutes qui étreignent le ministre des Transports sur le prolongement de l'A 51 en direction de Marseille.
Le projet d'autoroute A 51, pour relier au final Grenoble à Marseille, a été brusquement relancé en 2012 par le président du conseil général de l'Isère, le socialiste André Vallini, rejoint dans sa démarche par deux autres présidents de départements.
Ces élus espéraient que le secteur privé pourrait financer seul l'infrastructure mais, selon le ministre des Transports qui s'est exprimé sur la question à l'Assemblée nationale, "les études menées montrent que les recettes de péage couvriraient à peine les coûts d'exploitation des nouvelles infrastructures et donc nécessiteraient compensation au concessionnaire par les collectivités publiques. Soit des subventions d'équilibre très importantes". Et puis, l'Europe ne serait pas forcément d'accord.
Une réponse qui satisfait les écologistes car pour eux, "cette relance avait avant tout un objectif de communication et ne s’appuyait sur aucune étude sérieuse". Quand ils relisent le compte-rendu de l'Assemblée nationale, certains opposants à l'A 51 doivent même jubiler. Le ministre a en effet indiqué "qu'il est important d'être dans la réalité plutôt que dans l'annonce. De ce point de vue, je sais combien j'ai affaire à des élus responsables. Inutile de rappeler les faux espoirs que l'on a pu faire naître dans d'autres temps...".
Dans leur communiqué, les écologistes vont même plus loin dans leurs réflexions à l'égard de "leur ami" socialiste André Vallini, orceaux choisis: "comme si cette tentative illusoire de relance du projet n'était pas suffisamment pathétique au regard des enjeux du XXIème siècle"; "nous pensons sincèrement que les effets de manche ont assez duré, il est temps de revenir à la réalité".
Toutefois, quand on écoute attentivement l'explication du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, le dossier ne semble pas totalement abandonné. Pour lui, "la discussion est ouverte", il évoque même une intégration de cette question au futur "plan de relance autoroutier".
En attendant, pour les écologistes, l'urgence est à l'amélioration de la sécurité: "nous demandons aux parlementaires concernés de plaider pour une aide budgétaire de l'Etat visant à sécuriser les passages les plus accidentogènes. Les conseillers généraux écologistes isérois prendront des initiatives en ce sens très prochainement".