Trois semaines après que les ex-salariés d'Ecopla se soient mobilisés à l'arrivée des camions pour éviter le déménagement du matériel, l'heure est à la conciliation. Après l'accord trouvé mardi à Bercy, le collectif Les Amis d'Ecopla appelle à ce qu'aucune action ne soit menée.
Le déménagement du matériel de l'usine Ecopla vers l'Italie est imminent, a annoncé mercredi le collectif d'ex-salariés qui veut relancer le site, appelant ses soutiens à ne pas s'y opposer pour ne pas "compromettre" les fragiles négociations en cours.
Une rencontre a en effet eu lieu la veille au ministère de l'Économie à Paris entre les anciens salariés qui veulent reprendre sous forme coopérative leur usine liquidée en mars et la société italienne Cuki Cofresco qui en a racheté les actifs.
Nous demandons expressément à tous nos soutiens de ne procéder à aucun blocage, aucun rassemblement, aucune manifestation
Les discussions pourraient "aboutir à un redémarrage de l'activité au cours du premier semestre" dans ce qui est le seul site français de production de barquettes aluminium, selon le ministère.
"Dès mercredi, des camions viennent pour déménager du matériel de France vers l'Italie. A cette occasion, nous demandons expressément à tous nos soutiens de ne procéder à aucun blocage, aucun rassemblement, aucune manifestation", a fait savoir le collectif Les Amis d'Ecopla dans un communiqué.
Haro sur les blocages
"Le moindre incident compromettrait définitivement toute possibilité de continuer les négociations et d'aboutir à un retour à l'emploi dans notre belle vallée du Grésivaudan", a insisté le collectif.
Trois semaines plus tôt, l'arrivée de camions devant le site de Saint-Vincent-de-Mercuze, en Isère avait provoqué une mobilisation immédiate des ex-salariés et de leurs soutiens pour empêcher tout départ de matériel.
Ecopla employait 77 personnes au moment de sa liquidation judiciaire, prononcée à la suite d'une procédure controversée de son actionnaire sino-australien, que les salariés accusent d'avoir siphonné la trésorerie.
Les ex-salariés d'Ecopla, qui veulent reprendre en coopérative leur usine liquidée en Isère, et la société italienne Cuki Cofresco qui en a racheté les actifs ont ouvert des discussions mardi au ministère de l'Economie pour relancer l'activité du site.
Le ministère de l'Economie a fait état d'une "première rencontre encourageante" qui a débouché sur l'ouverture d'une "période de construction" visant à "aboutir au redémarrage de l'activité au cours du premier semestre 2017", dans un communiqué.
Le concurrent italien d'Ecopla a racheté les presses pour 1,5 million d'euros en août. L'industriel transalpin a depuis attendu la fin des recours en justice engagés par les anciens salariés - le dernier a été rejeté le 16 novembre - avant d'enclencher un déménagement des machines.